Un appel pour faire de la Fraternité une priorité nationale

Plusieurs personnalités soutenues par l’Observatoire de la laïcité, l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (Odas) et le Collectif Appel à la fraternité, ont lancé un appel solennel aux plus hautes autorités de l’État, présenté officiellement le 4 février 2015 à Paris, à l’occasion d’une conférence de presse. Intitulé « Maintenant, construisons la fraternité », il vise à prolonger l’unité nationale du 11 janvier 2015 en mettant en œuvre des mesures concrètes pour promouvoir la Fraternité.

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« Il a fallu l’élan du 11 janvier pour que l’on comprenne l’importance de la fraternité », a déclaré Jean-Louis Sanchez, fondateur de l’Odas et porte-parole de l’Appel. C’est dans ce contexte qu’est lancé « Maintenant, construisons la fraternité », qui selon Jean-Louis Sanchez, a pour objectif « de laisser de côté tout ce qui peut diviser pour mettre en relief tout ce qui peut rassembler ».

Une manière aussi de prolonger l’unité nationale de la manifestation historique du 11 janvier – qui avait réuni près de 4 millions de manifestants à travers la France suite aux attentats de Paris –  en faisant de l’action politique « le levier de l’action citoyenne ».

Les plus hautes autorités de l’État y sont conviées, mais aussi les responsables locaux, pour « affirmer avec force leur intention d’inscrire le volet fraternité de la République dans leurs toutes premières priorités », souligne l’Appel, qui compte notamment parmi ses premiers signataires : Ghaleb Bencheikh (président de la Conférence mondiale des religions pour la paix), le philosophe et ancien directeur du pôle Recherche du Collège des Bernardins, Antoine Guggenheim, ou encore le haut fonctionnaire Jean-Baptiste de Foucauld.

Une semaine nationale

de la Fraternité

Pour atteindre son but, le collectif entend  « bâtir sans attendre des plans d’actions ambitieux », en s’engageant sur le terrain éducatif, culturel, social ou encore économique. « Toutes les dynamiques individuelles, associatives ou institutionnelles aptes à construire de nouvelles relations d’écoute, d’entraide et de respect entre les cultures, les âges et les territoires », doivent être favorisées, peut-on lire sur le texte.

L’ancien ministre Jean-Louis Bianco, qui préside l’Observatoire de la laïcité, était également présent. Il a lui aussi tenu à rappeler le lien entre cet appel et la manifestation du 11 janvier. « Alors même qu’il y avait beaucoup de raisons d’être inquiet, alors même que des oppositions auraient pu se manifester, une espèce de fraternité naturelle, spontanée, évidente et inespérée s’est produite », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que « nous partageons des valeurs très fortes, l’humanisme, le respect de l’homme (…), l’engagement personnel, l’implication citoyenne ».

Le président de l’Observatoire de la laïcité a également profité de l’annonce officielle de cet appel pour proposer une première mesure concrète : « une semaine nationale de la Fraternité ». Selon Jean-Louis Bianco, cette semaine permettrait aux citoyens « d’aider les pouvoirs publics, les administrations, à ce qu’un certain nombre de décisions soient prises pour combattre plus efficacement les ségrégations, les discriminations, qui sont une question centrale et difficile ».

Une manière aussi d’ouvrir la voie à la « créativité » et l’ « inventivité » des élus, des citoyens et des associations. « Nous aurons des ressources insoupçonnées », a-t-il ajouté, rappelant qu’il faut faire vivre « tous les jours », la fraternité.

E.G.

►  Lire l’appel « Maintenant, construisons la fraternité »
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