Dans le film documentaire « 2 degrés » ( Siècle Productions, Georges-Marc Bénamou, Jérôme Clément; diffusé sur France 5, le 2 novembre), le réalisateur Jean-Michel Carré raconte les coulisses et les enjeux des Accords de Paris pour le Climat (COP21), qui fut un succès diplomatique historique. La motivation de ce film, explique-t-il, est « l’importance des politiques et de leur rôle », ajoutant qu’avec par exemple le retrait de Donald Trump des Accords de Paris – peut-être suivi par le nouveau Président du Brésil – « nous allons peut-être vers une catastrophe. Georges-Marc Benamou évoque pour sa part « le péril climatique qui se déroule sous nos yeux ».
Et la mobilisation des citoyens est-elle suffisante ? N’y a-t-il pas un énorme décalage entre les préoccupations immédiates, sociales notamment, des citoyens, et l’impératif d’agir pour l’écologie sur le moyen et long terme ? Jean-Michel Carré, après la diffusion en avant-première de ce film « 2 degrés », répond aux questions de La Revue Civique, et répond à cette question: pourquoi s’être engagé pour ce film, ce thème ?
Ce film documentaire revient donc sur les coulisses de la COP 21 de Paris, où plus de 150 chefs d’Etat et de Gouvernement se sont réunis et ont pu aboutir, contre tous les pronostics, à un accord historique. Laurent Fabius (qui a assisté à la diffusion du film en avant-première, cf photos ci-dessous), évoque dans le documentaire l’incroyable « sculpture diplomatique » que lui et ses services du Quai d’Orsay ont alors réussi à réaliser: « il fallait non seulement s’adresser à tous ces Etats, mais aussi s’adresser aux ONG, aux entreprises, aux chercheurs, tous les acteurs de la société civile » qui jouent naturellement un rôle majeur, dans les progrès (ou régressions) en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Un autre ancien Ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, interrogé aussi dans « 2 degrés », garde optimisme. Trump s’est retiré de l’accord mondial de Paris ? « Il ne peut pas arrêter » le processus, estime Védrine, « car la Californie continue, les Villes américaines continuent, les grandes entreprises américaines continuent », relève-t-il.
Le sujet, épineux, de la fameuse taxe carbone est aussi abordé par le film, cette taxe destinée à rendre plus couteuse la consommation de produits carbonés. Le sujet qui fâche aujourd’hui en France ! Pour le moyen et long terme, Laurent Fabius veut le croire encore : « Le monde n’est pas assez fou pour se suicider. En tout cas, je l’espère »…
(novembre 2018)