
Au moment des législatives de juin 2022, la chute de la participation électorale était l’un des signaux du mal démocratique français. Face à la crise de la participation électorale et civique, il faut rapidement une vaste et audacieuse réforme, à la fois des institutions et des pratiques démocratiques, soulignait à ce moment-là encore Jean-Philippe Moinet, auteur, chroniqueur et fondateur de La Revue Civique, sur le plateau ici de Franceinfo TV (France Télévisions).
A la veille de ce scrutin majeur annonçant une abstention devenue majoritaire dans le pays – c’est plus qu’une anomalie, c’est « un symptôme » soulignait-il – Jean-Philippe Moinet ajoutait qu’il ne peut y avoir « une participation mineure » pour « une élection majeure ». Considérant que ce symptôme manifeste une plus large crise civique, il en appelle, autour d’un arc républicain et de la société civile le plus large possible, à une vaste et ambitieuse réforme des institutions et des pratiques démocratiques, dont il précise les contours et les grands axes ici, dans cette interview (cf ci-dessous).
Pour le fondateur de la Revue Civique, qui s’appuie sur les réflexions et les études qu’il a développées depuis de nombreuses années, il y avait alors urgence à agir. Pour permettre de résoudre le problème par une série de mesures précises, permettant à la fois de faire « respirer » les institutions représentatives (et donc les conforter) et d’instaurer une démocratie consultative et « délibérative » de nature à placer les citoyens, sur des enjeux importants et des questions concrètes, au coeur du « système » démocratique. Et ainsi, par une consultation bien organisée sur le territoire en lien avec les corps intermédiaires et les collectivités, remotiver la participation civique en France.
« Il faut désormais associer les Français, à grande échelle, sur des enjeux importants et des questions concrètes » souligne Jean-Philippe Moinet, qui estime qu’il est plus que temps d’enrayer la spirale négative de l’éloignement des citoyens de leur classe politique et plus généralement de leur éloignement des institutions, sociales aussi, qui constituent notre démocratie.

(11/06/22 ; légèrement modifié 10/04/25)