Étude FMI : inégalités de revenus en baisse dans le monde, en hausse dans les pays riches

Par Cécile Désaunay pour le think tank Futuribles

Dans un article paru sur le site web du think tank Futuribles, une étude du FMI est analysée avec, pour thème, le paradoxe  observable tout au long de ces 30 dernières années : des inégalités de revenus qui diminuent à l’échelle mondiale (une tendance lourde, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2035 environ), tandis qu’à l’échelon national, dans la plupart des pays développés, elles augmentent. L’étude du FMI souligne en outre que l’on observe une convergence progressive des revenus entre les pays développés et les pays en développement.

Contrairement à la croissance mondiale des inégalités enregistrée au cours des XIXe et XXe siècles entre les deux hémisphères, cette inflexion s’explique, selon les experts du FMI, par la mondialisation et les progrès technologiques, qui ont permis à des pays comme la Chine et l’Inde de bénéficier d’une croissance économique rapide et de rattraper peu à peu les pays du Nord. Cependant, comme toutes les projections reposant uniquement sur une prolongation des tendances, cette affirmation ne prend pas en compte les ruptures qui pourraient perturber ce cycle, comme une nouvelle crise économique par exemple.

Distinction pays développés / pays en développement

Parallèlement, au cours des 30 dernières années, la moitié des pays de la planète ont enregistré une croissance des inégalités de revenus entre leurs habitants, notamment les pays développés (des pays riches (Union européenne, États-Unis, Japon, etc.). Ceux-là ont connu à la fois une augmentation des revenus du 1 % des habitants les plus riches et un appauvrissement des plus pauvres. Les observateurs du FMI y diagnostiquent que les périodes de croissance économique y bénéficient principalement aux plus aisés, contrairement à ce qui s’observe dans les pays en développement. La crise économique de 2008 a encore accentué cette polarisation des revenus en Europe : les revenus des 10 % des ménages les plus précaires ont diminué alors que ceux des 10 % des ménages les plus riches ont, eux, continué à augmenter. Un phénomène particulièrement prononcé aux Etats-Unis.

Dans les pays occidentaux, cette croissance des inégalités tend à entraîner un rejet croissant de la mondialisation, qui ne peut que favoriser l’instabilité politique et le protectionnisme économique. Les inégalités économiques ne sont donc plus présentées comme une conséquence inévitable du développement, mais au contraire comme un frein à ce dernier sur le long terme. Pour les réduire, le FMI préconise de cibler les foyers fiscaux les plus élevés pour redistribuer les richesses, à contre-courant de ce qui fut longtemps sa ligne économique mais aussi de ce qui semble se faire en France actuellement, avec l’idée que les impôts pénalisent moins la croissance que les inégalités.

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