La honte Dieudonné. Et le FN qui instrumentalise le climat sécuritaire…

Dieudonné a fait une nouvelle fois une provocation, de la pire espèce. Il a déclaré sur sa page officielle facebook : «  Je me sens Charlie Coulibaly », du nom du terroriste qui a assassiné 4 personnes, 4 Juifs, lors de la prise d’otages du 9 janvier dernier, à l’épicerie cacher de Vincennes, à Paris. Il a été place en garde à vue (le 14 janvier 2015).

De nombreuses organisations, juives et non juives, des personnalités politiques de tous bords, ont bien sûr immédiatement condamné cette nouvelle provocation de celui qui, avec le militant d’extrême droite et antisémite Soral, a créé, il y a quelques semaines, un nouveau parti politique.

Titre d'un livre, paru au Seuil sur ce provocateur antisémite, fondateur d'un parti d'extrémistes radicaux

Ce « multirécidiviste de la haine » avait aussi tourné honteusement en dérision, il y a quelques semaines, la décapitation de James Foley, l’otage américain de Daesh. Beaucoup d’organisations, auxquelles s’associe la Revue Civique, se félicitent qu’une enquête ai été ouverte pour apologie du terrorisme par le parquet de Paris. La Revue Civique s’associe aussi à la demande adressée aux autorités, et à toutes les salles de spectacles qui accueillent Dieudonné, de le déprogrammer. Ce personnage qui fait ainsi l’apologie des pires crimes, ne peut ainsi injurier la mémoire des victimes des tueries de Vincennes, de Montrouge, de Charlie hebdo, ni injurier les millions de Français qui ont manifesté dans les villes de France, leur solidarité avec les victimes du terrorisme djihadiste et des violences recherchées par tous les extrémismes.

D’ailleurs, alors que la France s’est vue frappée par plusieurs actes terroristes, faisant en tout 17 victimes,  le Front national, de son côté, ne semble pas avoir été touché par l’élan solidaire, qui a réuni près de 4 millions de personnes à travers la France qui ont dit non au terrorisme, oui à la liberté d’expression mais également stop aux amalgames et à toutes atteintes aux personnes, du fait de leur origine ou religion.

Le Pen (Photo© Blandine Le Cain/Flickr)

Jean-Marie Le Pen, en pleine prise d’otages le vendredi 9 janvier, a osé un tweet, affichant une photo de sa fille Marine et ces quelques mots : « Keep calm and vote Le Pen ». Une tentative de récupération politique qu’aucun autre responsable politique n’a réalisée, et qui a fait polémique. Sa réaction au désormais célèbre slogan « Je suis Charlie » et aussi notable : « Je ne suis pas Charlie du tout, je suis Charlie Martel si vous voyez ce que je veux dire », affirmait-il au Huffington Post le même jour.

Marine Le Pen, pour sa part, a tenu à ne pas manifester dans l’immense rassemblement civique parisien mais a organisé sa propre expression publique, à Beaucaire (municipalité FN) dans le Gard, prenant même la parole devant un public en grande partie FN. Alors que les médias s’enthousiasmaient du fait qu’on ne relevait aucun incident durant cette grande manifestation nationale, ni même de slogan appelant à la division, lors de ce rassemblement lepéniste, un tout autre esprit régnait, on entendait le slogan celui des sympathisants FN : « On est – chez nous ! ».

► Le récit par Le Monde de la réunion FN dans le Gard

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