A l’heure où les débats publics se développent sur les enjeux de l’écologie et de la transformation énergétique, focus dans La Revue Civique sur le Prix du Livre Environnement 2021, décerné à Thierry Libaert, auteur de « Vents porteurs. Comment mobiliser (enfin) pour la planète » (éd. Le Pommier). Sept ouvrages de référence étaient « nommés », par le jury de ce Prix (Fondation Veolia) présidé par le philosophe Dominique Bourg et qui réunit des écrivains et des personnalités qualifiées engagées dans diverses actions en faveur du développement durable.
Professeur en Sciences de l’information et de la communication, membre du Conseil économique, sociale et environnemental européen, Thierry Libaert insiste dans cette vidéo #RevueCivique, sur « le récit » global qui doit selon lui dépasser les simples aspects techniques de la transition écologique pour aboutir à cette question-clé: « Vers quel type de société voulons-nous aller ? » Et de citer, notamment, « l’alimentation plus saine, un air plus pur, un rythme et un mode de vie moins stressant », tout un ensemble d’objectifs concrets qui peuvent et doivent mieux mobiliser pour limiter le réchauffement climatique et protéger la planète. L’information en ces domaines, souligne-t-il, est nécessaire mais insuffisante pour « donner aux citoyens l’envie de faire quelque chose »: il faut une autre dimension, dans les messages publics, du positif (et pas seulement du « mobiliser contre ») et un horizon, que Thierry Libaert nomme « l’écologie de proximité ». Il en parle clairement ici :
Les références historiques, inspirantes et entraînantes, de la création de l’Union européenne et du grand discours de Martin Luther King
Dans cette démarche, qui relève d’une pédagogie entraînante et positive pour la collectivité, Thierry Libaert fait référence à deux grands mouvements historiques passés. L’Union européenne, rappelle-t-il, ne s’est pas construite seulement contre quelque chose (même si le nationalisme, tragiquement destructeur du Continent, a été le contexte déclencheur): l’Europe s’est construite ensuite dans un chemin positif « pour la Paix ». Aux Etats-Unis, relève-t-il aussi, le grand discours de Martin Luther King, a été porté par un vaste mouvement et une vision qui, certes, luttait contre les ségrégations aux Etats-Unis mais avait une forte dimension fédératrice et positive: « I have a dream ».
D’où l’importance pour la cause écologique, explique-t-il, de dépasser les approches négatives, catastrophistes ou punitives, l’importance d’en appeler à un discours qui ne soit « ni simplement alarmiste, ni incantatoire, ni technique ». Voilà comment les vents pourront encore plus être porteurs, à l’avenir. Une approche à prendre en considération dans une période où, en France, la question environnementale va plus que jamais traverser le débat public et les offres politiques.
L.T.
(22/09/21)
Les sept nommés du Prix Environnement 2017 et de la mention Jeunesse
Les quatre ouvrages nommés du Prix 2021 étaient : « Autobiographie d’un poulpe ; et autres récits d’anticipation » (Viviane Despret ; éd. Actes Sud, 160 pages); « L’homme est un accident » (Enki Bilal et Adrien Rivière; éd Belin, 196 pages); « Des vents porteurs. Comment mobiliser (enfin) pour la planète (Thierry Libaert; éd Le Pommier, 216 pages); « A l’aube de la 6ème extinction. Comment habiter la Terre » (Bruno David, éd Grasset, 256 pages). Les trois ouvrages nommés pour la mention jeunesse 2021 étaient: « L’étonnante vie des plantes » (Francis Hallé et Rozenn Torquebiau; éd Acte Sud Junior, 72 pages); « Permacité. La ville de mes rêves » (Olivier Dain-Belmont et Fachri Maulana, 48 pages); « Oiseaux. Des alliés à protéger » (Philippe J. Dubois et Narisa Togo; éd La Martinière Jeunesse, 64 pages).