Un réseau de « citoyens » africains défenseurs de l’Environnement se mobilise. A la veille de la COP 21, qui se tiendra à Paris en décembre prochain, déonce ce réseau dans le texte ci-dessous, « le continent africain se trouve encore sous le joug des groupes miniers, à l’instar des plus actifs sur le continent, à l’instar de Rio Tinto qui exploite les ressources naturelles de certains pays en Afrique, notamment en Guinée Conakry, sans se soucier suffisamment du développement du pays ». Voici l’argumentaire avancé.
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Le Réseau International des Cadres Africains pour l’eau, l’environnement et le Climat (R.I.C.A.P.E.C) se lève pour attirer l’attention du monde entier « sur les dangers d’un fléau ».
L’exploitation abusive des terres par ces multinationales pousse, dit ce réseau, « à mobiliser pour le respect de l’environnement et à agir pour les populations locales qui en subissent les conséquences néfastes sans aucune protection ». Aujourd’hui, « il est temps de faire entendre nos voix pour aider les courageux mineurs et les populations qui ne profitent pas des recettes de leurs sous-sols ».
Toujours selon ce réseau, Rio Tinto ne semble pas respecter toutes les normes environnementales dans l’exploitation des gisements miniers au Ghana, à Madagascar et le plus patent est le cas de la mine de Simandou en Guinée Conakry.
L’absence d’exploitation responsable de la mine de Simandou entraine une absence de développement économique et social pour les Guinéens. Leurs terres, leurs richesses naturelles, ne sont pas exploitées, ce qui les pénalise directement. Pas de rentrées de capitaux, pas d’infrastructures alors qu’il s’agit du plus grand gisement minier au monde.
Et tout cela « sous le regard inactif du gouvernement actuel », poursuit dans sa dénonciation ce réseau. Le Gouvernement Guinéen actuel, « par son immobilisme et son silence complice nous laissent croire comment ils combinent sur le dos des intérêts stratégiques des populations ».
Selon plusieurs articles parus récemment dans les médias français et suisses, Rio Tinto aurait versé 700 millions de dollars à certains décideurs politiques afin de pouvoir continuer son emprise sur le site alors même que la révision du code minier n’était pas encore finalisée.
« Cette corruption au sommet de l’Etat », accuse même ce réseau, « cristallise la vie du peuple guinéen et freine le développement économique du pays ».
Les boues rouges, issues de l’exploitation de ces mines, polluent les terres et rivières de paysans Guinéens. Pourtant, une législation favorable leur permet de ne pas être qualifiées de déchets, et permet à Rio Tinto de ne pas avoir à nettoyer, à réparer ses dégâts.
Ce qui est dangereux pour l’Environnement et la prise en charge des populations malades. Persuadée de l’innocuité des résidus, sans compter le stockage à terre, l’usine en rejetterait des quantités considérables en mer. Ceci a suscité une vive émotion. De fait, ce réseau a décidé de dénoncer ces pratiques en demandant un plan de dédommagement aux populations avant la tenue de la conférence de Paris sur le Climat.
Avec des ONG, telles que Ricapec, ce réseau refuse que ce beau pays soit « défiguré et compromette l’avenir de ses enfants et générations futures dans cette fragile région côtière »: » Nous voulons dire aux Guinéens qu’à partir d’aujourd’hui ils ne sont plus seuls. Voilà ce que la solidarité africaine veut dire. Nous savons que ce simple geste conforte celles et ceux qui risquent leur vie et peut changer les choses du tout au tout en nous appuyant sur une mobilisation citoyenne massive et dynamique ».
« Sur de nombreux autres sites, on peut constater les dégâts causés sur l’environnement et la population. Ce fut le cas sur le site Oyu Tolgoi en Mongolie, où la population s’est plainte de perdre l’accès aux stocks d’approvisionnement en eau fraiche ainsi que des dégradations apportées au cadre écologique ».
« Nous, en tant que cadres africains militant pour la défense de l’environnement, nous contribuons au développement de cette région et de ses cultures à travers le monde, sans distinction de race ou situation, riches ou pauvres, nous avons le visage de toute notre communauté ; vous nous trouverez dans nos rizières, nos forêts, nos écoles, dans nos mosquées et nos églises, et beaucoup d’entre nous ont choisi de lutter pour préserver notre écosystème en ayant pour rôle de :
=> Protéger les eaux poissonneuses polluées par les déversements de boues issus des mines, favoriser la production de descendants qui aident à repeupler les lieux de pêche.
=> Faciliter le rétablissement de l’écosystème après des perturbations anthropiques ou naturelles majeures et maintenir la diversité biologique.
=> Dénoncer la corruption dans l’attribution des concessions minières.
Nous allons constituer des comités pour attirer l’attention des décideurs sur l’exploitation abusive des mines en Afrique et à pousser ces multinationales à s’engager concrètement sur des politiques économiques de développement de ces régions. De plus, en marge de notre programme pour la COP21, nous allons organiser une table ronde spéciale sur l’exploitation abusive des groupes miniers qui sera animé par des experts du monde entier et la société civile africaine et internationale avec un mot d’ordre : « à vous les exploiteurs d’agir pour lutter efficacement contre les dérèglements climatiques causés par l’exploitation abusive des terres ».
« Nous continuerons à rappeler, à l’occasion des deux prochaines COP à paris en 2015, à Rabat, en 2016, l’importance et l’urgence de réclamer un dédommagement des populations par le truchement d’un Community Plan qui sera imposé à tous les groupes miniers et d’ériger un code de conduite. Cela revient à donner les clefs aux décideurs, et au groupe des Nations unies pour qu’ils agissent dans le cadre du principe pollueurs / payeurs.
« i les gouvernements Africains n’agissent pas, ou pas dans la bonne direction, conclut ce réseau « citoyen » africain, notre détermination à aller jusqu’au bout doit l’emporter ».
Amadou BA
Président de R.I.C.A.P.E.C International