L’artiste Julie Navarro dresse ici, dans un texte magnifique et à sens (celui qui aussi fixe une direction), un bilan de 5 ans qu’elle a passés à dépasser les lignes de clivages habituelles de la vie (sociale et culturelle) : avec créativité, amusement, en un mot plaisir. Même si elle souligne, avec élégance et doigté – en quittant un mandat d’adjointe à la Culture d’un maire d’arrondissement (à Paris 19ème) – qu’elle a aussi dû gérer les lenteurs, pesanteurs et quelques incompréhensions. Beau texte, et sens civique aussi, pour une action artistique qui transcende toutes les petites frontières, qui enferment trop souvent : « Dans un contexte de crise politique, de montée de l’individualisme et de fragmentation de la ville et de ses identités, écrit-elle, il m’a semblé important d’encourager les artistes à produire et valoriser leurs œuvres dans tous les espaces de la ville car leur force visionnaire et leur langage donnent à voir et à penser autrement . Ils recomposent nos paysages mentaux et font naître l’imprévu ».
Sensations*
Sur le dedans et sur le dehors
Bilan culture 2008-2013
À l’issue de cinq années d’expériences magnifiques menées avec les acteurs culturels locaux, les artistes, les habitants, je suis heureuse de vous présenter le bilan politique de l’action culturelle locale que j’ai portée au sein de la Mairie du 19e. à cette occasion je remercie du fond du cœur toutes celles et ceux qui m’ont accompagnée dans la belle aventure qui se termine en mars 2014.
Après des années de combats politiques pas toujours faciles – l’homme dialogue sur la base d’incompréhensions mutuelles disait Romain Gary – mais passionnantes et irrésistibles, j’ai choisi de passer le relais à d’autres pour me consacrer pleinement et en liberté à mes recherches et engagements artistiques.
Ma confiance dans les transformations de la société reste intacte : je crois à tous les possibles quand l’action, le désir et le dialogue se rencontrent dans la cohérence d’une vision.
Dans un contexte de crise politique, de montée de l’individualisme et de fragmentation de la ville et de ses identités, il m’a semblé important d’encourager les artistes à produire et valoriser leurs œuvres dans tous les espaces de la ville car leur force visionnaire et leur langage donnent à voir et à penser autrement. Ils réconcilient et rassemblent. Ils recomposent nos paysages mentaux et font naître l’imprévu.
Une politique culturelle locale dynamique doit aspirer au beau sans cloisonnements, sans tabous ni préjugés – le beau est l’éclat du vrai – en mêlant l’art et la vie, dans ses interpellations éthiques et esthétiques, en donnant à voir la ville comme un espace de rêves et de réflexions ouvert à la libre création.
J’ai sillonné, pendant toutes ces années, avec de nombreux complices et artistes, les quartiers du 19e à la rencontre des habitants, commerçants, acteurs du champ social et culturels pour inventer et produire ensemble une cartographie sensible du territoire, un tissu dynamique vivant, une perception éclairante sur le monde en mouvement. J’ai cherché à semer, planter et accélérer les lenteurs. C’est avant tout le processus de co-construction qui a guidé mon ambition politique pendant toute cette mandature. Les grands moments vécus ensemble scellés dans des images qui parlent d’elles-mêmes révèlent les plaisirs communicatifs et la merveilleuse vitalité artistique du 19e.
Je remercie François Dagnaud, Maire du 19e, et son équipe de la confiance qu’ils m’ont témoignée pendant toutes ces années de travail.
1. L’imagination comme force démancipation
Un nouveau concept d’outils culturels démocratiques
et d’autres améliorés
– FESTIVAL « LES UNS CHEZ LES AUTRES »
Projet moteur de l’animation culturelle de l’arrondissement. Un concept innovant et démocratique de plate-forme participative, destiné à soutenir toutes les formes culturelles émergentes et plurielles dans leurs expressions et destinations, et rassemblant artistes, habitants, commerces, galeries d’art, lieux de cultures municipaux et lieux sociaux. Les événements-parcours organisés dans un modèle de co-construction – au bénéfice de tous les partenaires – ont pris la forme de pages ouvertes : histoires racontées, entre fiction et réalité, témoignages des mémoires traversées, témoignages des préoccupations locales. Le public devient spectateur de lui-même.
Une soif de rencontres inattendues et belles, voire sentimentales. Un rendez-vous par mois a fabriqué des expériences nouvelles pour se sentir bien vivant, vivre et raconter la ville. Au total, 45 éditions en 5 ans. 200 à 2000 personnes par RV, une moyenne de 35 000 participations avec :
- Un budget dédié en priorité à la production des créations d’artistes locaux, nationaux et internationaux. 90% artistique, 10% fonctionnement. Un budget annuel en progression (9 000 euros en 2008 / 30 000 euros en 2013) soit aujourd’hui le ¼ du budget Culture local de la mairie du 19e.
- Un niveau encore bien trop faible pour assumer une mission fédératrice locale innovante, que j’attribue au faible pouvoir d’attraction de ce qui constitue la politique de l’ombre, celle du réseau, de l’humain, en apparence moins solide (ou viril) que le bâti scellé dans la postérité dont les coûts de fonctionnement représentent pourtant plus de 80%, voire 90% des budgets, au sacrifice de la rémunération des artistes.
Je développe plus loin, à l’aide d’exemples marquants, les effets de cette aventure politique sur le territoire, ses publics, les créateurs. Je remercie chaleureusement Frédéric Sire, Manon Etevenaux, Chantal Magnan, Nathalie Prebende, Eric Bony, Maïté Dewuffel-Dessart, Joao Rodriguez, Adriano Sbrighi de la Mairie du 19e sans lequels je n’aurais rien pu faire, et aussi Smaranda Olcèse et Didier Gauducheau, talentueux vidéastes, Tami Notsani, Olivia Frémineau, graphistes, les amis et inspirateurs, Laurent Guinamard, Anne-Marie Rodenas et l’équipe du CaféZoïde, Lise Coquerel, Philippe Bua, Michel Bérard, Mariette Landon, Philippe Belpois, Jorge Alegria, Bruno Burel, Neel Tordo, Barbara Tannery, Christophe Coustille, Felix Medina, Laurent Roth, Catherine Lawless de leur soutien fidèle. Une pensée particulière pour Edouard Lang, l’enthousiaste et sensible. Et je n’énumère pas l’ensemble des artistes qui ont aussi donné de leur temps pour d’autres artistes et acteurs de la ville, ni les médias qui ont beaucoup aidé à relayer les manifestations, en particulier www.paris-art.com et Le Parisien.
– LA COMMISSION CULTURE
Un outil de soutien financier aux initiatives des acteurs culturels, mis en place par mon prédécesseur, Joël Houzet, que j’ai augmenté de 50% en 5 ans. Le budget reste encore trop faible dans l’absolu (45 000 euros) pour soutenir le dynamisme culturel de l’arrondissement. La Commission élargie aux Services de la Ville, en particulier à la Direction des Affaires Culturelles (DAC), s’est préoccupée de soutenir les projets qui avaient un impact sur le territoire par leur force symbolique, leur qualité artistique et leurs qualités partenariales. Les péniches culturelles, acteurs associatifs, projets d’artistes, Street Art, Grands événements (Silhouette, Les nuits photographiques, La rue aux enfants, Mon expo en vitrine…) ou encore des actions artistiques à l’école et en direction de publics Jeunes (Sirius Production, collectif Tribudom) ont bénéficié d’un soutien (liste exhaustive sur le site la Mairie du 19e). Je remercie Delphine Vieira (Mairie du 19e) pour le suivi et l’animation des commissions, et les conseils avisés d’Aurore Patry-Augé (DAC).- Mise en place des pépites d’art contemporain (PAC) – appel à projets en faveur des artistes du 19e – qui se substitue au Parcours d’Art Contemporain (PAC) afin de stimuler la création de collectifs d’artistes autour d’actions communes sur le territoire (parcours, expositions sténographiées…) : les associations Diverzarts, La grosse Bertha, l’imprimerie VCB ont lancé cette année une belle dynamique.
– Le budget Culture a augmenté de 36% passant de 80 000 en 2008 à 125 000 en 2013. Encore très en dessous du 1 euro par habitant préconisé par Christophe Girard, lorsqu’il était en charge de la Culture à la Mairie de Paris. Un budget insuffisant pour stimuler, rémunérer et valoriser la jeune création, les artistes et les initiatives associatives.
Ces dispositifs ont profité aux structures municipales, en particulier les bibliothèques, très ouvertes à des collaborations et partenariats avec le monde associatif, artistique et culturel. Je salue leur dynamisme.
2. Un réseau culturel qui ré-invente les frontières
Ses effets concrets
La politique culturelle de proximité que j’ai mise en place à la Mairie du 19e a permis la constitution d’une plate-forme culturelle qui s’alimente aujourd’hui d’elle-même.
Elle a notamment favorisé :
– La participation active de tous les habitants aux dispositifs inventés dans une égalité de traitement pour tous sans distinction selon l’origine, l’âge, le milieu social, la profession, le genre. Je pense, à titre d’exemple à la danse des préjugés – une chorégraphie d’Edwige Wood – qui a su rassembler au gymnase Hautpoul des habitants de tous âges et univers. La danse précédait la très glaciale pièce de théâtre FROID de Lars Noren (une pièce sur les jeunes et le racisme – la différence, la concurrence, l’incertitude), mise en scène par Mariapia Bracchi avec l’aide de Laurent Moth et du plasticien Rafael Grassi. Un débat sur les jeunes et racisme a suivi, avec la collaboration des associations SOS racisme, l’APSV, le Vent se Lève, la compagnie Varsorvio. Une attention particulière a été portée à l’accueil des habitants et artistes en situation de handicap dont les énergies communicatives ont apporté lumière et espoir.
– LES PRATIQUES ARTISTIQUES CONTEMPORAINES (musique, danse, art numérique, art plastique…) : toutes les expressions artistiques ont trouvé leur place.
Lectures et déambulations théâtrales dans les parcs de l’arrondissement, dans une cours d’immeuble, sur les péniches du bassin de la Villette (puissantes lectures de Michel Albertini sur la péniche Demoiselle), avec le cinéma MK2 (Le petit poisson noir pour la Nuit Blanche), et dans de nombreux espaces publics (je pense notamment à Paris en toutes lettres 19e avec la Librairie des Orgues, la libraire Rosa Tandjaoui et des auteurs reconnus comme Alain Chiche, Philippe Di Folco, Christine Van De Putte…).
Les concerts de musique dans la fraîcheur des espaces verts, parcs et jardins partagés, à la patinoire Pailleron ou encore dans les allées arborées du cimetière de la Villette ont donné à voir le monde autrement.
Le cinéma fait partie du patrimoine historique du 19e arrondissement et stimule nombre d’acteurs. Avec Nadya Charvet et Franck Delrieu de la Péniche cinéma, nous avons souhaité contribuer à la mise en réseau des acteurs du cinéma dans le 19e – producteurs, réalisateurs, diffuseurs : une plate-forme, animée par la Mairie du 19e, se construit .
La danse dans l’espace public (ateliers, performances, danse participative, parcours de danse Festival Entrez dans la danse) a joué un rôle très important d’émancipation collective. Je pense en particulier à la flash mob Green Oddity que j’ai proposée avec la complicité de Patrick Gufflet, ancien Directeur du Théâtre Paris-Villette, et du chorégraphe Serge Ricci : la danse a rassemblé sur la place Stalingrad dans une joie aérienne plus de 1000 participants.
Les arts plastiques et arts visuels comme reflet visionnaire d’une société en mutation ont été diffusés et encouragés grâce à de nombreuses initiatives, parmi les plus marquantes :
- L’amour à l’hôtel a valorisé lors d’une fête mémorable le travail de 10 vidéastes sélectionnés avec la collaboration de Gabriel Soucheyre (Vidéoforme).
- L’exposition d’art contemporain CARNE, avec la complicité des commissaires Sarat Fossat et Anne-Marie Jeannou – 60 artistes contemporains dans 18 boucheries – a commémoré dans un esprit très rassembleur les 150 ans de la Villette. Je remercie Xavier Golczyk, Adjoint au Maire du 19e, chargé des commerces, de son soutien.
- Je pense aussi à Histoire d’O et aux 30 artistes (dont François Mendras, Thomas Agrignier, Laurent Mareschal, Alexandra Loewe, Jeanne Susplugas, Alex bo…) qui ont habité les pièces photogéniques de l’ancienne Maison des canaux, de l’Écume des jours à la métaphore sentimentale des fluides. Je remercie la sensuelle contribution littéraire de la bibliothèque Claude Levy Strauss (Alain Maenen) et la librairie La lucarne des écrivains (Armel Louis).
- Au collectif On the Roof (Elise Atangana, Yves Chatap et Caroline Hancock) qui a proposé et lancé avec l’aide de la Mairie de Paris (Direction des Espaces Verts, Direction Art dans la Ville) la première édition du SOCLE autour du projet de Virginie Yassef – Investigations d’un chien – au Parc des Buttes Chaumont. L’événement artistique a interrogé la sculpture contemporaine, ses pleins, ses vides, son caractère éphémère, sa force de dialogue dans l’espace public.
- À la Biennale de Belleville qui organise tous les deux ans une « réflexion sur les interactions entre les zones de production de l’art et les lieux de monstration et transforme le territoire bellevillois comme domaine d’investigation artistique ».
– LA MIXITÉ SOCIALE ET INTERGÉNÉRATIONNELLE :
La soirée Far East avec les non-voyants du centre résidentiel AVH de la rue Petit, les personnes âgées de l’EHPAD et les enfants de l’école Claude Bernard a rassemblé autour de belles propositions artistiques (Péniche Opéra, photographies de Bertrand Prévost, la Compagnie les Oiseaux Mal habillés, concert de la douce Nina Morato…) les habitants du quartier Macdonald historiquement très enclavé dans les quartiers Est de l’arrondissement. Aussi les après-midi de danse, récemment le mémorable voguing Extravadanse Sénior imaginé avec Christophe Vix-Gras, Michèle Cassero, Jennifer Sonrel, Celine Auzou, Marion Poussier, Ylva Falk, Nick V et d’autres artistes au Rosa Bonheur a ouvert de nouvelles pistes de collaborations entre artistes et séniors. Je remercie la contribution de Xavier Franceschi, directeur du Plateau / FRAC Ile-de-France, Jean-Francois Sanz et Sébastien Ruiz du Fonds de dotation agnès b. et Séverine Guy, Adjointe au Maire chargée des séniors à la Mairie du 19e.
– LA CIRCULATION DES HABITANTS au sein de l’arrondissement et la RENCONTRE DES CULTURES ET DES PATRIMOINES AUTOUR DE MÉMOIRES COMMUNES :
Le Festival les uns chez les autres en parcourant le 19e tous les mois depuis 5 ans a fidélisé un public croissant. Par effet d’entrainement, il a pu faire découvrir à bon nombre d’habitants curieux et fidèles la variété du patrimoine et l’histoire des quartiers : le parcours CARNE précédemment décrit, en traversant les boucheries halal et cachère, a donné raison à la force de l’art – sa liberté, son humour, ses visions – capable de rassembler des communautés voisines de cultures différentes. Aussi, la soirée d’adieu à l’usine CPCU Les temps modernes organisée avec Cafézoïde, a permis, au-delà de la belle et mélancolique exposition de photographies dans les organes de la cathédrale métallique, la commande Nouveaux commanditaires initiée par un groupe de riverains du bassin de la Villette, avec la précieuse médiation de Mari Linnman, en vue de rappeler le passé industriel et ouvrier du quartier.
La création des parcours a renforcé l’esprit nomade qui est créateur de liens et rencontres. J’ai souhaité les accompagner d’une médiation culturelle avec la collaboration d’êtrecontemporain.org? et des Mots et des arts afin de faciliter l’approche des créations et des créateurs auprès du grand public.
– LA DIVERSITÉ DES CULTURES ET DES MODES D’EXPRESSION CONTEMPORAINES :
Le parcours d’art Chinafrique avec des propositions d’artistes dans des lieux de vie très variés du quartier de Bellevillle (Résidence sociale Pauline Roland, Piscine Nakache, café la Barricade, Galerie Contexts…) s’est organisé dans une co-construction infiniment riche humainement. Son parcours sur deux jours, ponctué de concerts, danses collectives et ateliers : atelier ravioli et atelier riz gluant a rassemblé dans un très bel esprit les populations d’origine chinoise et africaine du quartier de Belleville (10e, 19e, 20e). Il a raconté un long voyage de Shanghaï à Bamako, transportant avec lui les mémoires d’artistes (Pascale Marthine Tayou, Kapwani Kiwanga, Show Chun Lee, Michèle Atchadé, Sammy Baloji – Afriphoto…) et leur imaginaire réincarnés dans la chaleur humaine de ce quartier très animé.
– LES QUESTIONNEMENTS DE LA CITÉ :
Il y a de la joie dans les bonnes questions qui n’existent que relatives à un contexte (historique, social, paysage urbain…) : elles réveillent. Je pense, par exemple, à la déambulation théâtrale Les Barbues proposée par la Compagnie la Déferlante à la cité des Mathurins et au siège du PCF dont l’accueil par Gérard Fournier, Administrateur et Jean Vuillermoz, Adjoint au Maire de Paris a été très soigné et instructif. La pièce interrogeait les femmes et le pouvoir sur ce territoire très incarné – ventre fécond – du superbe bâtiment dessiné par Oscar Niemeyer place du Colonel Fabien.
Grâce au langage de l’art et à son écriture, nous avons tenté de poser les bonnes questions ayant trait à un territoire et ses habitants. A titre d’exemple, le parcours d’art 4’33’’ au Cimetière de la Villette – première exposition d’art pluridisciplinaire organisée dans un cimetière parisien avec le Collectif TRAFIC, Lola B-Deswarte, Valérie Jouve, Jacqueline Salmon, Marc Molk… – s’est interrogé sur le sens et la place des rituels funéraires aujourd’hui pour accompagner les personnes en souffrance. A travers des pratiques d’art funéraires revisitées (perles de rocailles, céramiques, pleureuses ou mourning pictures / images de deuil) et dans le silence sonore de la musique de John Cage, le public a entendu parler les œuvres d’art et perçu les dialogues souterrains ou célestes avec la mémoire des êtres disparus. Par leurs interventions sensibles, les artistes ont familiarisé la vie avec la mort tout en valorisant un cimetière méconnu. Deux années de travail ont permis de gagner la confiance des services des cimetières. Je remercie l’engagement fort et collaboration de Fabienne Giboudeaux, Adjointe au Maire de Paris, chargée des espaces verts, Sylvie Laurent Begin, sa Chef de cabinet, Geneviève Lang, Adjointe au Maire du 19e, et le soutien de la commissaire d’art Aurélie Tiffreau.
– L’AMOUR ET L’HUMOUR comme forces politiques fédératrices :
Le plaisir et la joie d’inventer ensemble et le goût de l’accueil soigné, notamment lors de performances culinaires offertes à tous les publics.
– LE DIALOGUE AVEC L’ACTUALITÉ :
La soirée Caravane organisée récemment à la FNASAT Fédération Nationale dont la très dense bibliothèque favorise la connaissance sur les Tsiganes (Roms, gens du voyage) a pu rendre hommage à la richesse des cultures mal connues et mises à l’écart. La fête a rassemblé une foule de participants autour d’un ciné-concert et concert (Taraf de Haïdoukks). Des artistes du voyage (Gabi Jimenez, Damian Lebas) et artistes locaux (Lyonel Kouro, Tami Notsani, Bruno Lapeyre…) ont mêlé leurs visions historiques et chimériques de la caravane, de la puissance du rêve nomade aux illusions du voyages et mobilité forcée des sédentaires. Je remercie chaleureusement Laurent El Ghozi, Stéphane Levêque et Evelyne Pommerat (FNASAT) de leur précieuse contribution au succès de l’événement et Laurent Quénéhen, photographe et directeur des Salaisons (à Romainville) de la collaboration construite autour du projet EXIL (Cité de l’immigration – FNASAT- Les Salaisons).
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Ainsi, bien au-delà des conseils et accompagnements des énergies vives de l’arrondissement que j’ai tâché d’offrir au plus grand nombre pendant toute cette mandature (qui n’est pas encore terminée !), il m’a semblé utile, dans un contexte de crise sociale, de multiplier ou soutenir les gestes artistiques réalisés par la force de l’imaginaire collectif. La fiction est un merveilleux pays, où l’on a pas à réfléchir à ce qu’est la vie dans la réalité aimait à dire Woody Allen.
Ma pensée va vers tous (et notamment ceux que je n’ai pu citer dans cette courte synthèse, ils sont nombreux) et rencontre avec émotion notre mémoire commune. Je remercie aussi mes amis du groupe EE-LV, en particulier Bernard Jomier de son soutien fidèle.
François Dagnaud, Maire du 19e, m’a proposé de réfléchir à des suites acte 2 du festival les uns chez les autres qui permettraient sous une nouvelle forme de prolonger les rencontres et animer le réseau. A nous de «faire salon» et inventer ces prochains rendez-vous.
Je souhaite également une longue vie et belle route aux grands équipements culturels (le CENTQUATRE, le Théâtre Paris-Villette, la Philharmonie, le Parc de la Villette, la Cité des Sciences, le Plateau / FRAC Ile-de-France…). Ils œuvrent sans relâche pour offrir de grands rêves à tous les publics franciliens et en particulier à ceux du 19e.
Espérant avoir le plaisir de vous revoir, pour me contacter :
Jusqu’à la fin du mandat (30 mars 2014) : julie.navarro@paris.fr
Après mars 2014 : contact@julienavarro.net
* Le titre sensation fait référence à la sculpture sociale de Joseph Beuys.