Halte aux violences, à toutes les violences, et alerte pour notre démocratie !
Médecin depuis 30 ans dans sa commune de Saint-Brévin-les-Pins dont il est devenu le Maire dans le paisible département de Loire-Atlantique, Yannick Morez a vu sa maison incendiée, alors que toute sa famille y dormait. Il jette l’éponge et décide de démissionner de son mandat de Maire et de quitter sa ville.
L’extrême-droite s’était pendant de long mois déchaînée contre lui. Sa commune devait simplement étendre un centre d’accueil pour réfugiés (qui y était déjà, depuis 2016, sans aucun problème depuis dans cette ville. Même si des activistes s’étaient déjà déchaînée contre une responsable du Secours catholique cette année-là).
Des groupuscules fanatiques, quelle que soit la couleur de leurs idées affichées en couverture (brune, rouge, verte ou jaune comme certains gilets) peuvent-ils déverser leur violence et parfois leur haine en France Et, de dérives en dérives, finir par menacer le socle de notre démocratie ?
Un front républicain contre les violences (de toutes sortes), réunissant toutes les familles politiques françaises, est-il possible sur cette question majeure pour le pacte républicain ?
On peut en douter…
Chaque camp violent invoque sa liberté offensée, et avance de bonnes raisons théoriques pour justifier l’injustifiable: la violence est toujours la faute de quelqu’un d’autre !
Côté extrême droite, c’est d’abord dans le cas de Saint-Brévin un silence assourdissant qui est apparu, les forces xénophobes sont devenues tellement rentables électoralement… Il ne faudrait pas gâcher la victoire promise, se disent les calculateurs les plus cyniques pour lesquels il n’y a pas de petits bénéfices.
Côté extrême gauche, « l’insurrection » est devenu un axe stratégique rentable lui aussi, un élu LFI en a même appelé ouvertement à « la décapitation » pendant la réforme des retraites ! Certains médias s’en sont délectés au point de l’inviter aussitôt sur un plateau TV de grande écoute.
Notre démocratie est malade aussi du spectacle de ses dérives répétées, qui semblent se banaliser.
Il faut vite un remède. La propagation des radicalités de toutes sortes fait aussi le fond de commerce non seulement des frénétiques agressifs des réseaux sociaux mais de certains médias (TV notamment) qui, sous couvert de le déplorer, adorent le spectacle des violences offertes… sur un plateau !
Chaque camp violent invoque sa liberté offensée, et avance toujours de bonnes raisons théoriques pour justifier l’injustifiable: la violence est toujours la faute de quelqu’un d’autre ! Et voilà comment d’agressions en menaces, les violences peuvent devenir la langue commune des extrêmes qui s’auto-alimentent.
Malgré les défausses habituelles, toutes les grandes formations politiques représentées au Parlement devraient pourtant pouvoir se retrouver sur une dénonciation ferme de ce qui mine de l’intérieur l’ensemble de l’édifice démocratique français. Si elles ne veulent pas qu’un jour les pires intolérances et les plus bas instincts prennent d’un seul coup le dessus, et le pouvoir.
JPM
(14/05/23)