Quelles sont, sur le terrain, les résultats – suffisants ou insuffisants – des actions menées par l’Etat, les services des différents ministères ? Comment mesurer le plus concrètement possible les actions publiques menées en France ? La Ministre de la Transformation et de la Fonction publique y travaille avec ses services depuis des mois et a annoncé dans La Revue Civique ici la mise sur pieds d’un outil inédit qui, dans chaque département et sur 25 chantiers prioritaires de l’action publique, doit permettre de mesurer les avancées, mais aussi les stagnations, reculs ou limites, des politiques publiques engagées.
Ce nouveau tableau de bord, nommé #BaromètredesResultats, a été rendu public ce 13 janvier et mis en ligne sur le site du gouvernement. Il permet, à partir d’une batterie d’indicateurs précis et quantitatifs – sur la Transition écologique, la Santé, la Sécurité, l’Education, le Logement, etc… – de suivre les actions de politiques publiques menées, et de les mesurer à l’échelle de chaque départements comme à l’échelle nationale, les données recueillies étant rassemblés aux deux niveaux : au plus près des citoyens comme au niveau de l’ensemble du territoire français.
C’est un enjeu essentiel de transparence, souligne la Ministre de la Transformation et de la Fonction Publique dans cette interview en vidéo, ce nouveau baromètre devant permettre à l’avenir, plaide Amélie de Montchalin, de mesurer bien plus précisément et clairement les effets concrets des politiques publiques engagées depuis 2017, les avancées ici, les retards là. La Ministre estime que c’est l’une des meilleures manières de faire face aux désinformations et de réduire les « fake news » colportées sur les politiques publiques menées. Entretien vidéo ici:
« Renforcer la transparence des actions publiques est une priorité », nous déclare Amélie de Montchalin.
Au-delà des aspects financiers des budgets dépensés (précisés et ajustés chaque année dans la Loi de Finances votée par le Parlement), il s’agit donc de mesurer les effets concrets, perceptibles ou non, des politiques menées. Et, au-delà du « ressenti » des populations sur tel ou tel sujet, de mesurer la réalité concrète des résultats ou des non résultats dans les domaines clés de l’action publique. L’enjeu est très important pour l’ensemble des actions portés par l’Etat, à l’heure des défiances généralisées, qui touchent les institutions, la politique en générale, avec l’exploitation de ces défiances (qui touchent aussi par ailleurs les médias, les partis, les syndicats…).
En ce qui concerne les services publics, l’institut Delouvrier et le sondeur Kantar ont par ailleurs mis sur pied une étude approfondie qui permet de mesurer l’évolution de la satisfaction des citoyens dans le temps, en ce qui concerne les services publics. Cette satisfaction est élevée, elle se situe fin 2020 à 76% de satisfaction, en hausse depuis quelques années. Comme quoi la défiance ne touche pas toutes les actions publiques. Même si l’agrégat est large, les services publics gardent dans leur ensemble une très enviable cote d’opinion.
En ce qui concerne les services publics, une satisfaction forte (76%), plutôt en hausse depuis quelques années.
En ce qui concerne les domaines d’action jugés prioritaires par les Français, cette année 2020 a vu spectaculairement monter, à la première place et logiquement, la Santé publique. Suivie de l’Emploi et de la Sécurité (« Police et gendarmerie »). Selon les tranches d’âges (cf tableau ci-dessous), on constate que cette hiérarchie des priorités peut varier : pour les plus jeunes, l’Education se hisse logiquement en 2de position, suivie de près par l’Environnement, thème qui se place même en 2de position pour les 25-34 ans.
La priorité des services publics selon les Français: la Santé publique, l’Emploi et la Sécurité.
L’arbitrage entre prestations de services publics et impôts est une question qui, elle, partage fortement l’opinion publique. Les Français se répartissent quasi également : 48%, (en baisse de 5 points) estiment qu’il faut « améliorer les prestations fournies par les services publics quitte à augmenter le niveau des impôts et des prélèvements »; 47% qu’il faut au contraire « diminuer le niveau des impôts et des prélèvements, quitte à réduire les prestations fournies par les services publics ». Les préoccupations de pouvoir d’achat participent sans doute au souhait de limitation des impôts et prélèvements.
Renforcer financièrement les services publics ou diminuer les impôts et prélèvements, l’opinion est sur cet enjeu très partagée.
Sur la question de l’usage des dépenses publiques, des budgets provenant des impôts et des prélèvements obligatoires, on s’aperçoit que les Français balancent très majoritairement vers une opinion d’optimisation de ses dépenses: pour 41% des Français « il est possible d’améliorer la qualité de prestations des services publics tout en conservant le niveau des impôts », et pour 40% il est même « possible d’améliorer la qualité de prestations des services publics tout en baissant le niveau des impôts ». Ils ne sont que 17% à estimer à l’inverse qu’il est « impossible d’améliorer la qualité de prestations des services publics sans augmenter le niveau des impôts ».
Pour 91% des Français, il est possible d’améliorer la qualité des services publics sans augmenter les impôts.
L.T. (17/12/20; actualisé 13/01/20)
-Le « baromètre des résultats » mis en ligne par le Gouvernement
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Une plateforme dédiée aux agents publics volontaires pour agir dans la crise sanitaire
Face à la crise sanitaire. Depuis le début de la crise sanitaire, administrations et établissements publics sont très engagés. Certaines administrations ou certains établissements publics connaissent même un pic d’activités important, comme la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui assure le contact et le suivi des chaînes de contamination (contact tracing). Pour les soutenir, Amélie de Montchalin, Ministre de la Transformation de la Fonction publiques à lance une plateforme inédite.