Le Secours Catholique Caritas France prend la parole pour réaffirmer les valeurs de solidarité et d’hospitalité ainsi que l’attachement au « Vivre Ensemble », à travers une grande campagne nationale « Liberté Egalité, Sans préjugés » : qui croit encore que les démunis ont la belle vie ? « Publiée au lancement de cette campagne, une étude d’opinion de l’institut Viavoice pour le Secours Catholique porte sur la perception de la pauvreté par les Français, et de leur engagement en ce domaine.
En dépit d’une certaine relativité du sens donné à la pauvreté selon les individus, les Français ont, dans leur ensemble, une bonne perception des réalités sociales et humaines qui concerne les plus démunis : ils considèrent une personne vivant seule comme « pauvre » en-dessous de 1024 € de revenus par mois, soit à peu de choses près le seuil de pauvreté actuel en France.
En termes de facteurs d’explication de la pauvreté, l’opinion publique met en avant trois causes principales, devant les questions de logement et d’éducation notamment : le chômage, cité en première position (par 56 % des répondants) ; les problèmes de revenus et de pouvoir d’achat, à la fois à travers le « niveau des salaires » (37 %) mais surtout en raison du « coût de la vie » (pour 51 % des sondés) ; et la précarité, liée aux contrats précaires notamment (CDD, intérim, temps partiel subi), perçue comme l’une des trois principales causes de pauvreté en France (43 %). A noter enfin que ces principaux facteurs d’explication sont pour la plupart structurels, c’est-à-dire liés aux problèmes économiques et sociaux de la France dans son ensemble, et non liés à une approche « individualisante » rejetant la faute sur les personnes en difficulté eux-mêmes.
Point notable, l’opinion publique ne perçoit pas la lutte contre la pauvreté comme du seul ressort de l’Etat : si 44 % pensent qu’elle est d’abord « l’affaire des pouvoirs publics », 48 % sont plutôt d’avis que cette cause serait aussi « l’affaire de tous les citoyens ». Les initiatives personnelles et collectives pourraient manifestement se développer à l’avenir, dans la mesure où près de un Français sur deux (44 %) déclare souhaiter agir davantage pour les plus démunis. La société française n’est donc pas, comme elle peut être parfois présentée, seulement en proie au repli sur soi: elle recèle également de grands potentiels de solidarité.
► Voir l’intégralité de l’étude Viavoice – Secours Catholique Caritas France
(mars 2017)