La vie politique évolue… Le quinquennat, les primaires, les réseaux sociaux, les chaînes d’information en continu, le marketing politique ou encore ce qu’on appelle « la civic tech », qui alimente la participation citoyenne et la démocratie ouverte, sont les principaux leviers ayant entraîné, ces dernières années, une certaine évolution de la vie politique.
De nombreuses études mesurent la forte défiance qui touche la « classe dirigeante ». Néanmoins, les Français semblent restés fidèles à leur réputation de « peuple le plus politique du monde » et ce qui atteint « les » politiques ne touche pas forcément « la » politique, selon l’étude Viavoice réalisée pour La Croix, dans le cadre d’une grande enquête, de trois semaines, que ce quotidien a lancée sur le thème « Vive la politique !» : une enquête sur les rapports, pour le moins complexes et ambigus, que les Français entretiennent avec la politique, qui permet de montrer ce qu’elle contient aussi de noble, d’analyser la crise qu’elle traverse, d’évaluer les attentes des citoyens (notamment en terme d’engagement et de participation positive) et de discerner comment la politique peut se transformer.
Ni la prétendue sinistrose, ni le déclinisme ambiant, ni la crise économique ne réussissent à enlever aux Français leur goût pour la « Res Publica » :
Six Français sur dix déclarent en effet leur intérêt par la vie politique, malgré des clivages sociodémographiques ; et une majorité encore plus nette (67 %) affirme son intérêt pour «les débats sur les grands enjeux pour l’avenir de la France et des Français ». Enfin, 73 % d’entre eux déclarent parler de politique avec leurs proches, famille, amis ou collègues.
« Une envie de politique dans la population »
L’étude d’opinion évalue aussi les attentes des citoyens, en ce qui concerne les pratiques politiques, des plus classiques aux plus modernes.
Si l’évolution globale de la vie politique reste encore bien difficile à mesurer, les nouvelles formes d’engagement comme par exemple les pétitions en ligne « correspondent à un besoin et à une envie de politique dans la population française ; ils répondent à une volonté d’engagement qui ne trouvait pas jusqu’ici de moyens d’expression dans la vie politique française » précise François Miquet-Marty, président de Viavoice.
Des chiffres rassurants qu’il convient aussi de mettre en relation avec le contexte politique de 2016, selon Aurélien Preud’Homme, directeur du département études de Viavoice, car « il y a actuellement un contexte social et politique qui pousse à la mobilisation. Le mouvement social contre la loi travail et le débat qui s’est engagé dans le cadre de la primaire à droite contribuent à une politisation des débats ».
Bruno Cammalleri
Mai 2016
► Les résultats complets de l’étude « Les Français et la Politique »
► L’article de La Croix : « Les Français ont toujours un désir de politique »