Les fractures sociales, la région Hauts-de-France les connaît bien, depuis longtemps. Désindustrialisation, chômage, précarités… des actions diverses sont menées pour accompagner et soutenir les plus défavorisés mais, dans les petites villes et en zones rurales notamment, l’isolement et le sentiment d’exclusion nécessitent des traitements particuliers, innovants et persévérants.
Les dispositifs sociaux existent, des aides sont portées par les institutions nationales et les collectivités territoriales. Mais pour faire lien direct avec les plus défavorisés, dans cette région touchée aussi par l’illettrisme et une fracture numérique, une structure de proximité intervient quotidiennement pour orienter et établir un contact humain, très précieux à l’ère de la technicité administrative et de l’enchevêtrements des dispositifs: les « Pimms » (points d’information et de médiation multi-services).
Cette structure associative de proximité, financée par de grandes entreprises de services au public (comme ENEDIS, VEOLIA, EDF, la SNCF…), est présente en de nombreux points du territoire, par exemple à Béthune et en Artois dans le Pas-de-Calais. Sa logique n’est pas celle des guichets d’administration mais des contacts directs et personnalisés. La Revue Civique est allée à Béthune, à la rencontre de la directrice du Pimms de l’Artois, Sandrine Verstavel. Elle présente, dans cette courte vidéo, le coeur d’une mission, qui se met en relation avec les plus « décrochés » de la vie sociale, répondant au problème de « la précarité énergétique » que rencontre la plupart des personnes en difficultés, dans cette région comme ailleurs.
les »Repositionner l’humain dans des relations administratives de plus en plus compliquées »: c’est bien l’objectif que nous précise aussi l’adjoint au Maire de Béthune chargé des questions sociales, Hakim Elazouzi, également conseiller régional Hauts-de-France délégué à l’emploi. Les villes moyennes, explique-t-il, peuvent être « le carrefour des difficultés » sociales avec ce risque : « l’évasion des réussites » (vers les grandes métropoles) et « la localisation des échecs ». Pour écarter ce risque, des dispositifs volontaristes (associant la région, les entreprises, les aides de l’Etat, les réseaux associatifs) visent à rendre plus attractives ces petites ou moyennes villes, d’en faire de nouveaux centres d’activités et de convivialité. Le faible coût du foncier permet à des entreprises de s’y implanter ou s’y maintenir plus facilement que dans les grandes agglomérations. Et des mesures y sont prises aussi pour favoriser la mobilité y maintenir des résidents qui travaillent ailleurs.
Mais pour les publics les plus défavorisés, cet élu spécialiste des politiques de la Ville insiste aussi: avec et aux côtés de la collectivité municipale, le Pimms permet d’aller au contact direct des personnes en difficultés, de traiter dans la durée les problèmes à traiter, par exemple des questions d’efficacité énergétique pour les lieux d’habitation, de diffuser une culture d’économie d’énergies profitable à tous: à ces personnes au plus bas de l’échelle sociale – la performance énergétique favorisant leur pouvoir d’achat – et à la collectivité, par une gestion plus rationnelle à la fois des sources d’énergies et des aides sociales.
Dans cette vidéo, l’élu de Béthune nous parle de la logique actuelle des villes moyennes et le rôle tout particulier que joue ces Pimms, rôle « d’interface intelligent » dit-il, que ces points de médiation sociale peuvent et savent jouer.