Figure montante de la majorité présidentielle, colistière de Valérie Hayer aux élections européennes du 9 juin, la jeune Shannon Seban (Renaissance) appelle les citoyen(ne)s à aller voter car un risque d’abstention existe, notamment dans la partie modérée de l’électorat: « c’est l’avenir de la France et l’avenir de l’Europe que nous choisirons », déclare-t-elle à la Revue Civique, ajoutant: « Que voulons-nous ? La capitulation, le repli sur soi et l’extrême droite, ou au contraire : la démocratie, la paix et l’ambition ? » Entretien.
-La Revue Civique : vous êtes fortement engagée auprès de Valérie HAYER et de ses colistiers dans la campagne des élections européennes. Que retenez-vous d’abord, le plaisir de faire campagne ou les difficultés rencontrées par la liste de votre mouvement, mesurées notamment par les instituts de sondages ?
-Shannon SEBAN : Si nous avions écouté les instituts de sondages, nous n’aurions pas fait campagne pour les présidentielles en 2017 et en 2022. Nous ne les avons pas écoutés et nous avons remporté, avec le Président de la République, les élections présidentielles par deux fois. Les sondages, ce n’est pas une science exacte et dans cette campagne, nous n’allons pas à la rencontre des sondeurs mais à la rencontre des Français : nous avons un bilan dont nous sommes fiers et que nous devons faire valoir. La protection des entreprises et des Français durant la crise de la Covid-19 grâce au plan de relance, le soutien à l’Ukraine face à la Russie, le renforcement de la lutte contre l’immigration illégale et la lutte contre le réchauffement climatique, la défense de notre souveraineté industrielle et économique… Depuis 2017, la France change l’Europe sous l’impulsion du Président de la République Emmanuel Macron et grâce aux eurodéputés de notre majorité présidentielle. Et nous avons bien l’intention de continuer !
Ce que je retiens de la campagne en cours, c’est l’honneur de faire partie d’une liste conduite par Valérie Hayer, une femme engagée, profondément pro-européenne mais qui, surtout, maîtrise ses sujets et préside le groupe politique le plus influent au Parlement européen.
« L’abstention est un fléau. Mais ne soyons pas résignés, ce n’est pas une fatalité »
-La Revue Civique : Une majorité d’électeurs et électrices déclarent encore ne pas avoir l’intention d’aller voter à ces élections européennes. Les plus jeunes semblent encore plus réticents à accomplir leur devoir civique. Comment expliquez-vous cela et comment convaincre davantage les jeunes de l’importance du vote ?
-Shannon SEBAN : Je crois que vos deux questions démontrent plusieurs choses et permettent d’identifier les barrières à franchir : tout d’abord, la nécessité impérieuse de faire savoir que se tiendront des élections européennes le 9 juin, avec un seul tour. 72 % des Français l’ignorent.
Ensuite, beaucoup ne savent pas ce que sont les institutions européennes et ce qu’y se joue au Parlement européen. Les Français doivent comprendre les enjeux de cette élection. Quand le Président de la République répète que « l’Europe est mortelle », c’est une façon d’appeler au sursaut tant notre construction européenne est aujourd’hui menacée. Le 9 juin, c’est l’avenir de la France et l’avenir de l’Europe que nous choisirons. Que voulons-nous ? La capitulation, le repli sur soi et l’extrême droite, ou au contraire : la démocratie, la paix et l’ambition ? Soyons ambitieux pour notre pays, pour l’Europe, et portons haut notre volonté de faire de la France et de l’Europe des puissances garantissant la protection des Français et notre souveraineté. La démocratie est un combat : elle n’est pas un acquis.
Enfin, je le constate sur le terrain et notamment en Seine-Saint-Denis : oui, l’abstention est un fléau. Mais ne soyons pas résignés, ce n’est pas une fatalité. Notre choix de faire campagne sous le slogan « Besoin d’Europe » avec Valérie Hayer et l’ensemble de mes colistiers n’est d’ailleurs pas anodin. Nous pensons que les Français ont besoin de savoir que l’Europe agit concrètement pour améliorer leur quotidien. Ce n’est qu’ainsi qu’ils se mobiliseront pour voter et faire voter. En Seine-Saint-Denis, nous avons par exemple lancé une mini-série sur les réseaux sociaux mettant en lumière des projets ayant bénéficié de financements européens : « l’Europe près de chez vous ». Tout est une question de pédagogie. On y parle du collège Oum-Khaltoum récemment rénové à Montreuil, des logements sociaux désormais moins énergivores à Stains ou des pistes cyclables créées à Pantin. Et tout cela, grâce à l’Europe.
« Aucun soutien à la Russie, aucun soutien au Hamas, organisation terroriste : soutien à la démocratie et aux Etats souverains »
-La Revue Civique : Comment expliquez-vous aussi que les jeunes les plus motivés par le vote soient, selon les études, tentés par les extrêmes, la liste RN de Jordan Bardella et la liste LFI Manon Aubry ? La montée des extrêmes droites en Europe – souvent très complaisantes à l’égard de la Russie de Poutine – ne constitue-t-elle pas un danger pour les démocraties européennes alors que l’armée russe accentue ses attaques contre l’Ukraine ?
-Shannon SEBAN : D’une manière générale, les extrêmes se nourrissent des peurs et diffusent des discours très séduisants mais souvent en décalage absolu avec la réalité et avec ce qui est raisonnablement atteignable. La montée des extrêmes droites, que ce soit en France ou en Europe, est particulièrement préoccupante et mon engagement politique est en partie guidée par cette volonté de lutter contre les extrêmes, quels qu’ils soient.
Vous dites que l’extrême droite serait « souvent » très complaisante à l’égard de Vladimir Poutine… Pas « souvent », TOUJOURS ! L’extrême droite voulait une alliance avec la Russie. Si l’extrême droite dirigeait ce pays, l’Ukraine aurait été envahie par la Russie, nous n’appartiendrions plus à l’Europe et nous serions aujourd’hui un pays démuni face à des puissances que sont les Etats-Unis ou la Chine. Demandez aux jeunes du Royaume-Uni s’ils se portent mieux depuis que leur pays a quitté l’Europe : je ne le crois pas ! Chômage, récession, inflation, pénurie de main-d’œuvre : le « Bregret » (regret du Brexit, ndlr) touche une majorité de Britanniques !
Concernant la liste LFI de Manon Aubry : que les jeunes ouvrent les yeux. Veulent-ils vraiment voter pour un parti qui n’a qu’un projet : le matraquage fiscal ? Demain, avec Manon Aubry, la jeunesse de France sera taxée si elle a le malheur d’acheter une montre ou de faire une heure supplémentaire !
Avec le Président de la République Emmanuel Macron et notre tête de liste Valérie HAYER, nous sommes très clairs. Aucun soutien à la Russie, aucun soutien au Hamas, organisation terroriste : soutien à la démocratie et aux Etats souverains. Aucune volonté de taxer, au contraire, nous voulons continuer de baisser les impôts. Et au niveau européen : continuer de protéger nos compatriotes en protégeant nos emplois et nos industries, en régulant l’immigration, en luttant contre le réchauffement climatique.
(30/05/2024)