Née après les attentats de 2015 qui ont frappé la France, la « Garde Nationale » réunit les réservistes – de tous âges et de toutes conditions sociales et activités – qui donnent de leur temps (35 jours par an en moyenne) et de leurs compétences aux Armées (à la police et à la gendarmerie aussi). Plus de 75 000 personnes, dont plus de 20% de femmes, rendent ainsi service au pays, en toute discrétion la plupart du temps. Leur rôle va s’accroître, dans les mois et les années qui viennent, a assuré la Ministre des Armées, Florence Parly, et la Ministre déléguée auprès du Ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq – chargée de la Mémoire, des Anciens Combattants et du « lien Armées-Nation » – à l’occasion des Assises de la Garde Nationale, qui réunissaient (en oct 2018) près de 500 personnes à l’Ecole Militaire.
Voici ici le clip de cette Garde Nationale, qui présente en images quelques uns des milles visages de ces réservistes, visages d’un civisme en action concrète pour le pays et la sécurité des Français.
– Le lien ici pour visionner le Clip de la Garde Nationale
La Ministre des Armées, Florence Parly, avait ouvert ces Assises de la Garde Nationale et loué l’engagement de tous les réservistes rassemblés, depuis 2015, sous cet intitulé de « Garde Nationale ». Ces citoyen(ne)s ont « le visage du don de soi, de l’engagement, de l’humanité et du service » a-t-elle souligné, en annonçant un alignement progressif des statuts de ces réservistes avec celui des professionnels des Armées. Florence Parly l’a précisé: il s’agira d’assurer « une égalité à la fois de traitement, d’équipement et de considération » pour ces citoyens et citoyennes exemplaires dans le don de leur temps et de leur compétence.
Florence Parly aux jeunes: « ne soyez jamais
des spectateurs passifs » (des événements)
S’adressant particulièrement aux plus jeunes, elle a relevé « leur désir de se donner pour une cause qui leur est chère et qui les dépasse ». Et de lancer : « Ne soyez jamais des spectateurs passifs (des événements). Soyez des acteurs ! La France a besoin de ce lien de solidarité et de cohésion » que porte la jeunesse, a conclu la Ministre des Armées.
En clôture des Assises, après deux heures de réflexions et d’échanges en tables rondes, la Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq a aussi tenu à saluer l’exemplarité des réservistes, de tous âges et de toutes origines, qui tranchent avec « l’individualisme et le zapping » qui caractérise parfois, a-t-elle relevé, les sociétés contemporaines et limitent les engagements durables. Evoquant l’avenir du SNU (Service national universel) qui, à terme, doit concerner toute une classe d’âge (près de 800 000 jeunes), Geneviève Darrieussecq a tenu à souligner l’importance de ce projet de réforme, qui en était au stade des consultations citoyennes (depuis, Gabriel Attal a été nommé Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education Nationale pour porter cette réforme du SNU): pour Geneviève Darrieussecq, il s’agit là d’un « projet de société, marqueur de cohésion nationale ».
Le SNU sera donc principalement porté par le Ministère de l’Education Nationale de Jean-Michel Blanquer mais il aura à l’évidence besoin d’un actif portage interministériel, tant les parties concernées (ministères, directions administratives, agences publiques, nombreux acteurs de la société civile aussi à relier et à mettre en mouvement efficacement) sont nombreuses à relier pour cet objectif ambitieux.
Le ministère des Armées n’était par très demandeur pour porter le SNU: question de priorité pour ce ministère, dont les missions « dures » – les opérations extérieures, l’opération Sentinelle sur le sol national, la modernisation des matériels et des capacités de défense, par exemple en matière de Cybersécurité ou de spatial – sont de grande ampleur et tendent à mobiliser naturellement tous les effectifs et toutes les énergies. Les jeunes, dont l’apprentissage aux questions de Défense est faible en France depuis la fin de la conscription (1998), relèveront plus naturellement du ministère de l’Education nationale, même si ses effectifs sont loin d’être extensibles (et par ailleurs eux-mêmes sensibles aux enjeux de Défense). Concernant le SNU, le volontarisme, présidentiel notamment, va donc devoir être développé sans doute sur une longue durée…
Sur le plan opérationnel, la Garde Nationale, forte de ses 75 000 réservistes, dirigée par la Générale de brigade Anne Fougerat, sera sans doute l’une des importantes « parties prenantes » à associer étroitement, avec l’Agence du Service Civique naturellement (présidée par Yannick Blanc puis, depuis 2019 par Béatrice Angrand), au développement futur de ce SNU, que les autorités publiques souhaitent faire monter en puissance sans trop tarder. En étape complémentaire de la remise (en février 2018) du « rapport SNU » par le Général Ménaouine – qui coordonnait le groupe de travail souhaité par le chef de l’Etat et qui dirige, au Ministère des Armées, la Direction du Service national et de la Jeunesse (DSNJ) – la période préalable a privilégié la consultation citoyenne des jeunes : pour qu’ils puissent donner leur avis, notamment sur la période d’un mois, qui sera à terme rendue obligatoire pour tous les jeunes d’une même classe d’âge.
Un tronc commun d’une expérience civique, unique et partagée, qui doit renforcer en France l’apprentissage de la Citoyenneté et la promotion des valeurs de la République, la transmission de valeurs communes et des fondamentaux de la Défense (civile et militaire). Tout ceci reste à préciser, pour une mise en oeuvre à la fois concrète et budgétée, dans les mois et les années qui viennent.
JPM
(octobre 2018; actualisé oct 2019)