L’étude Ifop, pour l’Association « Citoyens du vote blanc », intitulée « Les Français et le vote blanc » remet sur la table un sujet bien souvent sous évalué dans l’opinion : le vote blanc.
En février 2014, une loi avait été votée en faveur d’une meilleure reconnaissance du vote blanc : son seul effet pratique est que les votes blancs seront comptabilisés séparément des votes nuls, auxquels ils étaient auparavant assimilés: « Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins ».
Selon l’étude en question, 83 % des Français souhaitent que la loi électorale soit modifiée pour que le vote blanc soit considéré comme un suffrage exprimé (et puisse éventuellement empêcher l’élection d’un candidat, faute de majorité absolue). Selon cette étude, 25 % voteraient blanc au premier tour de 2017 si le vote blanc était réellement pris en compte dans les résultats. Etre pour la reconnaissance du vote blanc ne veut donc pas dire que l’on va voter blanc, le vote blanc actuel n’ayant pas d’impact sur le résultat de l’élection.
La reconnaissance du vote blanc serait-elle aussi une incitation à voter ? La question mérite d’être posée, surtout au vu des chiffres de l’abstention lors des dernières élections. Présidentielle de 2012 : 20,52 % au premier tour et 19,65 % au second tour ; Législatives de 2012 : 42,78 % au premier tour et 44,60 % au second tour ; Européennes de 2014 : 57,57 % ; Départementales 2015 : 49,83 % au premier tour et 50,02 % au second tour ; Régionales 2015 : 50,09 % au premier tour et 41,59 % au second tour.
Diverses personnalités se sont prononcées en faveur de la reconnaissance du vote blanc : le philosophe Michel Onfray, les journalistes Yves Thréard, Christophe Barbier, Natacha Polony, les élus Jean Lassalle, Claude Bartolone ou encore le cinéaste Mathieu Kassovitz.