La Fondation Robert Schuman publie une analyse de Corinne Deloy, rédactrice de l’Observatoire des élections en Europe (OEE) de cette fondation, intitulée » Hausse des partis populistes mais relative stabilité des forces politiques aux élections européennes ». Dans cette étude, elle dresse le constat d’un maintien de la participation aux élections européennes, puisque » la participation s’est maintenue et a même très légèrement augmenté par rapport au précédent scrutin européen des 4-7 juin 2009″, tout en remarquant » une stabilité du rapport de forces entre les différents groupes politiques au Parlement » ainsi qu’ une » hausse attendue des partis populistes ».
Maintien de la participation
Le premier événement de ce scrutin européen est le maintien de la participation ou, serait-il plus juste de dire, l’arrêt de la chute de la participation. En effet, pour la première fois depuis 1979, date de la première élection du Parlement européen au suffrage universel direct, la participation n’a pas reculé. Celle-ci s’est élevée à 43,09%[1], soit en très légère hausse (+ 0,9 point) par rapport à 2009. Certes, les évolutions sont différentes selon les États membres. La participation dans les 15 plus anciens pays de l’Union s’est établie à 45,6% pour 33,6% dans les 13 plus récents. Fort logiquement, la participation électorale reste plus faible dans les Etats dont la grande majorité (tous sauf Chypre et Malte) vivent en démocratie depuis seulement 25 ans. (…)
Stabilité au sein du Parlement européen
Les forces de droite ont indéniablement dominé les élections européennes des 22-25 mai 2014. Le principal parti, le Parti populaire européen (PPE), a recueilli 28,5% des suffrages et remporté 214 élus au Parlement européen, en recul toutefois de 59 sièges par rapport à 2009. L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE) a obtenu 8,5% des voix et 64 élus (- 19). A eux deux, ces partis ont rassemblé 37% des suffrages et 278 députés.
Autre groupe de droite mais eurosceptique, les Conservateurs et réformistes européens (CRÉE) ont recueilli 6,1% des voix et remporté 45 sièges (- 11).
Enfin, Europe libertés démocratie (ELD), qui rassemble plusieurs formations populistes de droite, a recueilli 5,1% des suffrages et 38 élus (+ 7). (…)
Hausse des populistes
Si la poussée des populistes aux élections européennes est indéniable, notamment dans certains États membres, elle reste cependant mesurée à l’échelle de l’ensemble de l’Europe. Les populistes de gauche ont progressé (+ 0,7 point) au niveau de l’Union par rapport à 2009 et réalisé leur résultat le plus élevé à des élections européennes, ceux de droite ont stagné (6,6%). La progression des populistes, réelle mais relativement faible au niveau de l’Union, est surtout très importante au sein de certains pays.
Populistes de droite et de gauche se retrouvent sur la critique des élites considérées comme incompétentes, corrompues et sourdes aux problèmes des populations, la remise en cause de la pluralité, de la représentation et des corps intermédiaires, la valorisation de la dimension nationale (ou régionale en Italie, en Belgique ou en Espagne) et l’hostilité à l’égard de l’Union européenne comme, plus largement, de la mondialisation dont Bruxelles est pour eux un vecteur. (…)