Une plateforme pour questionner

La démocratie représentative traverse, en France comme dans d’autres pays européens, une période troublée. Ainsi les Français n’ont plus confiance dans leurs élus (selon le baromètre OpinionWay pour le CEVIPOF de décembre 2012, 43 % des citoyens déclarent n’avoir « plutôt pas ou pas du tout confiance » dans leurs maires, 57 % en ce qui concerne leur conseiller général, 60 % concernant leur député et 70 % dans leur député européen). Ils ne se sentent d’ailleurs pas écoutés par leurs élus (85 % des citoyens considèrent que les responsables politiques se préoccupent « peu ou pas du tout » de ce qu’ils pensent) et ils sont plus de la moitié à estimer que la démocratie fonctionne mal.

Le projet « Questionnez vos élus » se veut une réponse à cette crise de confiance entre les citoyens et leurs élus en proposant un nouveau « lien citoyen », un nouveau lieu d’échange, direct, et une transparence, accrue. Ce projet, porté en France par Pascal Derville et son équipe de bénévoles, s’inspire directement de l’exemple allemand (lancé en 2005) : « Parliament Watch ». Une expérience qui, avec 300 000 visites mensuelles, 125 000 questions de citoyens et 100 000 réponses émanant des 3 300 élus présents sur la plateforme, a permis, en Allemagne, de nouer un nouvel échange, revigorant, entre les citoyens et leurs représentants.

Une expérience allemande

L’expérience peut-elle être transposée en France, où les pratiques participatives sont bien moins courantes ? C’est ce que veulent croire les porteurs du projet. En pratique, le projet se présente sous la forme d’une plateforme web (http://questionnezvoselus.org), où le citoyen, en entrant son code postal, accède aux informations concernant ses élus et peut leur adresser directement ses questions. L’équipe de « Questionnez vos élus » a pour fonction de modérer et de valider les questions et réponses mais également de promouvoir la visibilité de la plateforme auprès des élus, des citoyens et des journalistes.

Pour mettre en place la plateforme, un premier budget de lancement (de 28 000 €) a été réuni en avril 2013, dont 10 000 € de micro-dons réunis à partir d’une campagne d’online fundraising auprès des citoyens et la plateforme a été mise en ligne le 21  mai. À suivre donc…

MCQ