Il aura fallu plus de 50 ans, pour que le camp de Rivesaltes (Pyrennées-Orientales) fasse enfin l’objet d’une grande reconnaissance, symbolique et historique.
Un Mémorial a été enfin inauguré (16/10/15) sur les décombres, précieusement préservées, d’un camp où furent « parqués », à différentes périodes, 60 000 personnes : réfugiés espagnols, juifs, tziganes, pendant la seconde guerre mondiale; les harkis, ces Français musulmans qui ont fui l’Algérie au moment de son indépendance, par crainte des persécutions et des massacres, effectivement perpétrés par le FLN en 1962.
Ce Mémorial, qui met en lumière diverses hontes françaises, de natures très différentes (celle du pouvoir collaborationniste, sous Pétain ; celles du pouvoir français, sous de Gaulle en 1962), manie le croisement des mémoires en ce lieu qui était d’abord le « site militaire Joffre », de 600 hectares, construit en 1938. Avant que la débâcle ne survienne et avant, après la déroute face à l’Allemagne nazie, la faillite collaborationniste de la République française.
Une gerbe a d’abord été déposée par les autorités actuelles de la République, à l’entrée du site, devant le monument aux victimes de la Shoah (dont des internés de Rivesaltes). Ce monument aux victimes de la Shoah est lui-même entouré de quatre stèles:
-l’une pour la mémoire des harkis
-l’une pour les républicains espagnols qui ont fuit la dictature de Franco
-l’une pour la mémoire des tziganes
-la dernière pour les immigrés regroupés dans ce lieu, utilisé comme centre de rétention pour migrants clandestins, de 1985 à 2007…