Le Service Civique pour les jeunes a 10 ans. Un peu plus en fait car, avant la création en 2010 de l’établissement public, l’Agence du Service Civique (présidée aujourd’hui par Béatrice Angrand), qui labélise et finance aujourd’hui plus de 140 000 services civiques, c’est l’association Unis-Cité (lancée et présidée par Marie Trellu-Kane) qui, à l’origine, a introduit en France l’expérience des services civiques pour les jeunes, à partir de pratiques observées par exemple en Amérique du Nord.
« Plébiscité par tous, à droite comme à gauche, chez les jeunes comme chez les associations et élus de terrain, le Service Civique est à la fois un outil de l’insertion citoyenne et professionnelle des jeunes, et un socle sur lequel se reconstruit notre cohésion nationale » se réjouit aujourd’hui cette association pionnière, Unis-Cité. Même satisfaction, du côté de l’Agence du Service Civique, où on souligne la forte montée en puissance du dispositif ces dernières années, avec un objectif commun pour la prochaine décennie: que 50% d’une classe d’âge puisse avoir accès au Service Civique.
Aujourd’hui, il y a encore plus de demandes insatisfaites (deux sur trois) que de demandes satisfaites. La demande des jeunes est forte: sur une durée de six à douze mois, les jeunes apprécient de se consacrer à une action d’intérêt général (dans le domaine social, culturel, environnemental ou sportif), et pour cela recevoir une indemnité mensuelle d’environ 500 euros. Depuis 10 ans, ils ont été au total plus de 430 000 à passer par cette expérience enrichissante pour eux comme pour la collectivité et pour la structure d’accueil, qui leur apprend aussi le sens de l’engagement et de la responsabilité.
Le Service Civique est une école d’engagement et un outil de réconciliation républicaine ».
« Le Service Civique s’est imposé comme une école de l’engagement et de la citoyenneté, un outil de réconciliation républicaine, observe-t-on aussi à Unis-Cité, il s’est imposé aussi comme une approche radicalement nouvelle de l’orientation, de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes ». 74% des jeunes trouvent un emploi après leur 8 mois (en moyenne) de Service Civique.
Béatrice Angrand espère aussi une nouvelle progression du dispositif, notamment avec la mise en place du Service National Universel (SNU), période de plus courte durée (un mois) qui serait obligatoire pour tous les jeunes de 15 à 17 ans d’ici quelques années. Le SNU « va fonctionner comme une porte d’entrée vers un parcours d’engagement », estime la présidente de l’Agence du Service Civique. Quel pourra être l’effort financier de l’Etat ? « Son soutien ne s’est jamais démenti », souligne Béatrice Angrand. Le gouvernement investit 513 millions d’euros dans le Service Civique en 2020.
Unis-Cité pour sa part relève les grandes attentes des associations et autres acteurs de l’intérêt général sur le terrain. « Si la demande des associations et services publics pour accueillir des jeunes en Service Civique est aujourd’hui 2 fois supérieure au financement que l’Etat accorde au dispositif, c’est bien parce que le Service Civique rend service aux acteurs de la solidarité sur le terrain… Des jeunes qui intègrent leurs équipes, ne serait-ce que huit mois, ce sont de l’énergie, des idées, une force de frappe nouvelles. » Un investissement bien utile avant d’être un coût pour la collectivité.
« Nos 25 ans d’expérience d’accompagnement de jeunes sur des missions d’intérêt général, indique aussi Unis-Cité, nous ont prouvé qu’une expérience solidaire longue, de terrain, permet à la fois de rendre réellement service au pays en allant au bout de projets socialement utiles, et de développer des compétences transversales essentielles pour une insertion professionnelle durable (confiance en soi, leadership, communication, capacité à travailler en équipe, gestion de projet…). »
S’appuyant sur la première étape courte, annoncée pour tous les jeunes avec le SNU, cette association pionnière en appelle aussi à une deuxième étape, celle du développement: « le temps de la généralisation est venu » dit-elle. Avec une orientation et un voeu pour la décennie qui s’ouvre : #InvestissonsDansCeQuiMarche.
(mars 2020)