L’auteur et chroniqueur Jean-Philippe Moinet analyse sur le plateau de France Info TV (France Télévisions, canal 27), les annonces de Marine Le Pen de réaliser, si elle était élue Présidente de la République, une « révolution référendaire ». Il explique que cela correspond à une tradition de l’extrême droite, que portait le FN de Jean-Marie Le Pen, et à une culture « césariste » visant à contourner les corps intermédiaires et à amplifier l’antiparlementarisme. A partir de 1minute 35 sec dans la vidéo ci-dessous, il relève un point clé du projet de Marine Le Pen consistant à réformer directement par référendum la Constitution en y intégrant « la priorité nationale », le principe de discrimination entre Français et étrangers, coeur du projet d’extrême droite. La candidate du RN indique aussi qu’elle proposerait aussi en cas d’élection un référendum sur le thème de l’immigration, moyen de polariser sur ce sujet explosif. Jean-Philippe Moinet souligne l’ampleur des conséquences d’un tel projet qui renverserait un grand pan de l’ordre juridique français et contreviendrait au principe d’Egalité – aujourd’hui constitutionnellement protégé – et aux valeurs fondamentales européennes.
A partir de la 8ème minute, Jean-Philippe Moinet évoque les divers terrains sur lesquels se déroulent la campagne du second tour de la présidentielle, le thème européen n’étant pas secondaire, surtout au moment où la France préside l’Union européenne, et sachant que de gros sujets (géopolitiques, militaires, sanitaires, énergétiques…) se traitent avec efficacité au niveau européen. Le fondateur de La Revue Civique estime par ailleurs que « plus on approchera du second tour, plus l’enjeu historique du scrutin peut prendre du relief ».
A 13 minutes 12 sec dans la vidéo, Jean-Philippe Moinet évoque le nombre, la variété et la qualité des personnalités politiques qui ont pris position, en deux jours après le 1er tour, pour un vote Emmanuel Macron : à gauche Fabien Roussel, Yannick Jadot, Lionel Jospin ou Bernard Cazeneuve à droite, Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, Gérard Larcher ou Xavier Bertrand, « dont on ne peut dire qu’il ait été tendre avec Emmanuel Macron dans le passé ». Comme d’autres, le Président de la région Hauts-de-France, observe JP Moinet, a indiqué qu’un vote blanc ou une abstention ne suffirait pas à écarter le risque d’une élection de la présidente du RN. « Ces dirigeants sont inquiets. Cela contribue à faire prendre conscience (aux Français) qu’il y a un événement majeur, sans précédent » le 24 avril: alors que les sondages annoncent un score serré, jamais en effet un ou une dirigeant(e) d’extrême droite n’a accédé au pouvoir en France depuis… Pétain.
L.T.
(12/04/2022)