Les émeutiers ne sont évidemment pas populaires, aucunement représentatifs des millions d’habitants des banlieues françaises. Au-delà des commissariats et des mairies, scandaleusement attaqués, des bus, des écoles, des bureaux de Poste, des laboratoires médicaux… même « un manège pour enfants », décrivait Le Monde, ont été incendiés ! Certaines colères peuvent être légitimes, s’exprimer avec virulence en démocratie, mais EN RIEN une telle furie, aveuglement destructrice, propagée pendant des nuits par des groupuscules de pillards.
L’irresponsabilité de quelques acteurs, parfois députés (LFI), qui ont revendiqué « ne pas vouloir appeler au calme » – n’écoutant même pas la mère de #Nahel, qui avait déclaré lors de la marche blanche de Nanterre ne pas en vouloir à la police dans son ensemble mais au seul homme qui venait de tuer son fils – en dit long sur l’état de crise, morale et civique, qui emporte une frange de la société française et quelques élus.
Grande tristesse pour le pays, pour ces quartiers et les milieux populaires, les premiers touchés par ce spectacle qui mêle un nihilisme désastreux, violemment autodestructeur, et le cynisme de ceux qui ont commis les vandalismes et de ceux qui ont espéré, aux extrêmes, pouvoir récupérer d’une manière ou d’une autre l’impact de ces actes.
Les violences sont devenues trop « ordinaires » ces dernières années. En images TV aussi.
Les violences incendiaires sont devenues ces dernières années, de Gilets Jaunes en BlackBlocs, beaucoup trop « ordinaires », en images TV aussi. Il faut aussi inclure la responsabilité des réseaux sociaux, qui attisent, comme de certains médias, qui électrisent. La responsabilité, parfois inconsciente, est collective. Il faut donc savoir associer tous les diagnostics et toutes les réflexions, issues de divers secteurs de la société.
Sur l’esprit civique à promouvoir, vers les jeunes notamment, par divers canaux, il y a malheureusement beaucoup à faire ou à refaire et à reconstruire. La Revue Civique, depuis une douzaine d’années, préconise une série d’initiatives et d’actions concrètes, passant par le renforcement de l’information, de la communication et de l’éducation civique, au niveau national comme local. Des propositions ont été faites, au plus haut niveau parfois, souvent en vain…
Avec toutes les institutions républicaines, naturellement concernées, et les nombreux acteurs de la société civile, souvent heureusement disponibles, un chantier de promotion de l’esprit civique doit à l’évidence être rehaussé, renforcé en France avec détermination et précision, pour permettre de consolider le socle d’une cohésion sociale directement menacé par la banalisation des violences. Ce chantier est devenu urgent.
Jean-Philippe MOINET, auteur, fondateur de la Revue Civique.
(04/07/23)
La Revue Civique et son fondateur Jean-Philippe Moinet demandent, propositions précises à l’appui, qu’un vaste plan d’action (information, communication, éducation) civique soit activement mis sur pieds et développé.
