Des élections législatives d’une importance inédite en France, depuis la Libération. Jamais, depuis 1945, l’extrême droite n’a été en situation de remporter une majorité parlementaire, d’accéder à Matignon et de composer un Gouvernement. L’opinion publique française a très vite saisi cet enjeu historique et, en une semaine, a évolué.
Après les élections européennes du 9 juin, l’évolution de l’opinion a même été très rapide en une semaine sur certains sujets, confirmant – ce que soulignait Jean-Philippe Moinet, auteur et fondateur de la Revue Civique, dès le lendemain de ces élections sur RFI : l’enjeu de ces législatives est d’une toute autre nature et importance, dans les élections #legislatives du 30 juin (1er tour) et du 7 juillet (2d tour) pouvant amener l’extrême-droite RN au pouvoir. Ce qui n’est pas arrivé en France depuis 1940.
L’inquiétude est devenue rapidement majoritaire dans l’opinion
Qu’inspire une possible victoire du RN aux législatives ? a interrogé l’institut Elabe pour BFMTV, qui a publié par cette chaîne (le dimanche 16 juin) l’ordre de ces trois réponses des Français :
1/ De l’inquiétude : pour 50% des sondés
2/ De la satisfaction : pour 30% (seulement)
3/ De l’indifférence : 20 %
Logiquement, un bond en avant de l’indice de participation au vote
Aux élections européennes, la participation n’était que de 51,8% du corp électoral. Elle a été mesurée, six jours plus tard, à 63% pour les élections législatives, selon l’IFOP et le JDD. La volonté de voter pourrait naturellement, chez les citoyen(ne)s encore progresser en quinze jours, avant le premier tour de ces élections le 30 juin.
Les intentions de vote pour telle ou telle formation ?
Ces intentions de vote pourront naturellement évoluer, peut-être fortement encore, avant le premier tour des législatives, en fonction des événements de la campagne électorale et aussi des déterminants du vote composés par chaque citoyen(ne)s, et surtout dans l’entre-deux tours avant le tour décisif du 7 juillet, qui déterminera la prochaine majorité parlementaire et donc la couleur politique du Gouvernement qui en découlera.
Parmi les mesures d’intention de vote, cinq ou six jours après les européennes, il y avait notamment celles-ci, d’OpinionWay Les Echos, et d’Ifop Opinion le JDD. Elles donnaient ces estimations : RN, 33% ou 35% ; Front Populaire, 25% ou 26% ; majorité présidentielle, 20% ou 19% ; LR : 7%.
A noter qu’aux européennes du 9 juin, l’addition des scores des 4 listes de gauche (PC, LFI, PS-Place publique, EELV) faisait plus de 30% ; et que la liste de Valérie Hayer, de la majorité présidentielle, ne recueillait alors que 15%.
Une situation politique historique, des législatives qui détermineront l’avenir immédiat du pays
Les mouvements d’opinion sont, on le voit, rapides, et les incertitudes sans doute assurées jusqu’au second tour du scrutin de ces législatives, qui se déroulent dans un contexte inédit depuis la Libération. Les enjeux et le mode de scrutin sont très différents de celui des européennes, la bataille se jouant aussi dans 577 circonscriptions. La clé majeure de ces élections, outre la participation finale au vote, sera celle de l’ampleur des désistements républicains au lendemain du 1er tour, de l’ampleur des duels qui opposeront les candidats opposés à l’extrême-droite aux candidats du RN, et bien sûr du résultat global de cette bataille politique de première importance pour l’avenir immédiat du pays.
JPM
(16/06/2024)