Pour analyser la campagne de la candidate du PS, Anne Hidalgo, le chroniqueur et fondateur de La Revue Civique, Jean-Philippe Moinet était l’invité de France info TV (canal 27), interrogé par Quentin Bérichel, au moment de la « convention » de candidature à Lille (le 23 octobre), sur les difficultés de son début de campagne et les handicaps qu’il lui faut surmonter. Jean-Philippe Moinet évoque le ton « plus ferme » d’Anne Hidalgo, sans doute destiné à « réveiller » son électorat, et souligne surtout son principal handicap – « la fragmentation » de la gauche, avec les 7 candidatures annoncées pour un électorat évalué (à cette période) à environ 30% d’intentions de vote – et la difficulté structurelle du PS qui, en quatre ans et demi d’opposition, « n’a pas su se refaire une santé, se ressourcer ou se revitaliser ». Le directeur de La Revue Civique évoque néanmoins le fait que près de la moitié des électeurs, à six mois du 1er tour de la présidentiel, sont « encore loin » du « sujet 2022 »: l’ampleur de « la volatilité » électorale est forte cette année, « la fixation et la cristallisation » de l’opinion des citoyen(ne)s n’étant pas prévisible avant les mois de janvier ou février de l’année 2022. VIDEO de l’interview ici :
Une image trop « parisienne » qu’Anne Hidalgo cherche à corriger avec des allié(e)s socialistes à la tête de métropoles comme celles de Lille, Nantes, Nancy ou encore la région Occitanie.
« L’image de parisienne » d’Anne Hidalgo handicape aussi son début de campagne, même si elle cherche à ancrer sa démarche de candidate à la présidentielle dans des territoires où le PS a plutôt bien résisté lors des élections municipales (de 2020) et régionales (de 2021), relève Jean-Philippe Moinet: la candidate socialiste a établi des liens avec des alliés à la tête de grosses métropoles comme Lille (maire: Marine Aubry), Nantes (Johanna Rolland), Nancy (Mathieu Klein) ou encore des régions, comme l’Occitanie (Carole Delga).
Cela suffira-t-il à développer rapidement sa campagne et les intentions de vote en sa faveur ? Jean-Philippe Moinet souligne la vigueur, pas toujours amicale évidemment, des concurrences à gauche. Qu’il s’agisse du mouvement de Jean-Luc Mélenchon (LFI), ou des écologistes d’EELV qui soutiennent Yannick Jadot (dont les intentions de vote ont été enregistrées à la hausse, après la primaire du mouvement écologiste dont il est sorti victorieux). Le cas d’Arnaud Montebourg, dont Anne Hidalgo espère le ralliement ou du moins le renoncement à la candidature présidentielle, est illustratif d’une gauche à la fois réduite en influence (par rapport aux années 2012 et suivantes) et divisées. En conséquence, l’enjeu des alliances et d’une candidature commune à gauche – souhaitée par l’opinion publique (cf le sondage IPSOS pour France Info et Le Parisien) – est central dans les préoccupations et les débats internes de la gauche.
L.T (24/10/21)