La Grande Guerre, Carnet du centenaire

La France Mutualiste, dans sa vocation à promouvoir le devoir de Mémoire et l’esprit civique de Défense, soutient diverses actions et organise, chaque année, des « Prix Grand Témoin », qui honorent des auteurs de livres, dédiés à de grands moments d’Histoire. L’édition 2013 de ces Prix a eu lieu à la Présidence de l’Assemblée Nationale, fin novembre 2013. Tous les livres en compétition concernaient, cette année, la Première Guerre mondiale, et cette cérémonie ouvrait les commémorations du Centenaire de la Guerre 14-18.

Trois Prix ont été remis, à cette occasion : le premier récompensait « Pour Genevoix » de Michel Bernard (La Table Ronde) ; le second, Prix Jury Junior, distinguait « La Grande Guerre. Carnet du Centenaire », d’André Loez et Nicolas Offenstadt (Albin Michel) ; le troisième, Prix spécial des Jurys, honorait le livre « Tromper l’ennemi, l’invention du camouflage moderne », de Cécile Coutin (Édition Pierre de Taillac ; Ministère de la Défense). Voir plus loin, la présentation de ce livre original par l’auteur.

« Pour Genevoix »,
un hommage sensible

Pour Genevoix de Michel BernardPrix Goncourt en 1925, entré à l’Académie Française en 1946, dont il devient Secrétaire perpétuel de 1958 à 1974, Maurice Genevoix a depuis été édulcoré par la mémoire collective jusqu’à une image réductrice de défenseur de la France rurale et passéiste.
Et pourtant, ses textes décrivant de façon vivace les paysages de la Loire ont marqué plusieurs générations d’écoliers, penchées avec application sur leurs dictées.
Au premier rang desquels Michel Bernard qui a décidé de plonger dans les écrits de cet auteur prolifique pour nous faire redécouvrir un homme marqué par une guerre terrible (la « Grande Guerre », de 14-18), dans son corps comme dans son âme. Un homme qui se fît connaître en dépeignant cette guerre, sans romance ni fioritures, qui décrivit la vie d’avant-guerre dans son petit bourg au bord de la Loire et qui chercha dans la beauté de la nature sa paix intérieure.

Avec « Pour Genevoix » (Éditions La Table Ronde ; lauréat des trophées « Grands Témoins » de la France Mutualiste), Michel Bernard fait appel à nos cinq sens pour nous raconter la vie d’un homme, qui a traversé les pires heures du XXe siècle.

MCQ

« La Grande Guerre »
hors des sentiers battus

La Grande Guerre, Carnet du centenaire« La Grande Guerre, carnet du centenaire » (Éditions Albin Michel) : dans ce carnet illustré d’images rares ou inédites, les deux auteurs historiens, André Loez et Nicolas Offenstadt, ont voulu raconter les aspects de la « Grande Guerre » 14-18, en sortant des sentiers battus. En rupture avec un récit linéaire et autocentré, ce vade-mecum offre une perspective neuve sur ce conflit mondial, depuis la Nouvelle-Zélande jusqu’à la Finlande, en passant par l’Afrique noire. Ainsi, au-delà du « poilu » et de la « munitionnette », ce n’est pas un récit mais plusieurs traversées, plusieurs voix, qui nous sont contées au travers de neuf chapitres.

La « Grande Guerre » y est racontée de la manière la plus large, incluant les combats, les négociations, les acteurs inconnus de la Première Guerre mondiale, afin de lui restituer toute son ampleur d’histoire mondiale. Une synthèse vivante et inattendue pour comprendre autrement ce conflit et ses traumatismes, cent ans plus tard.

E.G.

« Tromper l’ennemi »,
l’histoire du camouflage

Tromper l'ennemi de Cécile CoutinUtilisé depuis la plus haute Antiquité par l’homme chasseur ou guerrier, le camouflage est une technique de dissimulation qui a connu, pendant la Première Guerre mondiale, un développement exceptionnel, nous explique l’historienne Cécile Coutin, auteur du remarquable « Tromper l’ennemi » (Éditions Pierre de Taillac / Ministère de la Défense), récompensé par un trophée « Grand témoin » de La France Mutualiste. Très largement exploitée par l’armée française, cette « arme qui trompe mais qui ne tue pas » a été l’objet d’une grande imagination des artistes et artisans français en 1914. La « section de camouflage » de l’armée française, créée officiellement le 14 août 1915, regroupait des artistes de tous horizons, mais recherchait plus spécifiquement les décorateurs de théâtre, rompus aux effets de trompel’oeil, et les peintres cubistes, aptes à la déformation de la réalité… Illustration de cette ingéniosité en ces pages.

Les arbres blindés
La mission la plus fréquente confiée aux camoufleurs est la création de postes d’observation parfaitement dissimulés, permettant de voir sans être vu, en utilisant les éléments du paysage, sans qu’ils paraissent modifiés aux yeux de l’ennemi. Il s’agit de repérer des lieux adéquats pour y cacher des observatoires, d’envisager les éléments nécessaires pour leur installation, de les faire fabriquer dans les ateliers, et d’organiser ensuite leur mise en place.

Lorsque dans certains secteurs boisés de première ligne il existe de gros arbres assez droits, assez hauts, ébranchés par des bombardements antérieurs – donc plus simples à reproduire – et pouvant constituer un observatoire, les officiers d’artillerie le désignent aux chefs des équipes de camouflage, en vue de leur transformation ou de leur remplacement par un faux arbre.

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