Ancien Ministre et ancien Président de l’Assemblée des Départements de France, Dominique Bussereau a été l’un des jeunes supporters de Valéry Giscard d’Estaing, élu Président de la République en mai 1974. Au moment de la commémoration à l’Institut du cinquantième anniversaire de cette élection, cet ancien Président du mouvement des jeunes giscardiens confie à La Revue Civique le sentiment qu’avait suscité pour lui cette élection.
-La Revue Civique : Valéry Giscard d’Estaing a été élu Président de la République en mai 1974, il y a 50 ans. Qu’elle est votre principal souvenir, personnel, de cet événement ?
-Dominique BUSSEREAU: Je garde un magnifique souvenir du 19 mai 1974. D’abord, parce que j’ai pu voter; je n’avais pas encore 22 ans (avant le mandat de VGE la majorité était à 21 ans, ndlr) et même si j’avais participé au scrutin cantonal de septembre 1973, pouvoir voter pour Valéry Giscard d’Estaing fut pour moi une fierté et un bonheur.
La journée (de ce deuxième tour de l’élection présidentielle) fut habituelle, un mélange de craintes et de confiance. Lorsque le résultat définitif fut annoncé, la joie et la fête furent magnifiques. Dans la rue de la Bienfaisance à Paris (où se situait le siège de campagne de Valéry Giscard d’Estaing, ndlr), envahie par une foule en liesse considérable, apparurent les militants de la dernière heure volant au secours de la victoire !
« Aucun successeur de Valéry Giscard d’Estaing n’a remis en cause ses réformes, qui étaient justes, équilibrées, en adéquation avec l’évolution de la société française »
-La Revue Civique : Une cinquantaine de réformes ou décisions stratégiques ont été mises en œuvre pendant le septennat de Giscard. Peut-on dire, même si le mandat de François Mitterrand qui a suivi n’a pas manqué non de réformes, que la présidence Giscard a été l’une des plus réformatrices et modernes de la Vème République ? Et quelles réformes ou décisions signées VGE vous semblent avoir été, jusqu’à aujourd’hui, les plus importantes ?
-Dominique BUSSEREAU: Je ne rappellerai pas ici tous les changements mis en œuvre par les Gouvernements de Valéry Giscard d’Estaing. Le plus important est qu’aucun de ses successeurs, y compris l’ex-adversaire qu’était le premier d’entre eux, ne les a remis en cause. Pourquoi ? Parce que ces réformes étaient justes et équilibrées, en adéquation avec l’évolution de la société française.
« J’ai été frappé, au lendemain de la mort du Président Giscard d’Estaing, par la profonde affliction de nombreux Français »
-Entre les présidences de Georges Pompidou et de François Mitterrand, la présidence Giscard n’a pas été surinvestie – euphémisme – par les historiens ou les journalistes. Comment expliquez-vous cette distanciation qui a surtout suivi l’immédiat après-1981 ? Et n’assistons-nous pas actuellement à une forme de rattrapage, à une réhabilitation ou redécouverte des années Giscard ?
-Dominique BUSSEREAU: On est toujours plus encensé après une victoire qu’après une défaite ! Néanmoins, les matériaux de mémoire tant littéraires qu’audiovisuels sont très nombreux et de qualité. J’ai été frappé, au lendemain de la mort du Président Giscard d’Estaing, par la profonde affliction de nombreux Français mais aussi par la découverte par les plus jeunes que l’IVG, le divorce par consentement mutuel ou la majorité à 18ans ne dataient pas de la nuit des temps !
(26/05/24)