Auteur, chroniqueur et fondateur de La Revue Civique, Jean-Philippe Moinet était l’invité de la « Matinale » de LCI, présentée par Julie Hammett, au moment du lancement des « Etats généraux de la Laïcité », souhaités par le Gouvernement (Marlène Schiappa, Ministre déléguée en charge de la Citoyenneté). M. Moinet a, à cette occasion, souligné l’importance de déployer une pédagogie active, dans le pluralisme et la durée, sur cette « valeur phare » de la République, protégée constitutionnellement mais mise à mal, trop souvent et depuis trop longtemps. Alors que ce principe-clé de la République, a-t-il rappelé, était il y a encore 20 ou 25 ans, « totalement consensuel », il est du rôle de l’Etat, mais aussi des intellectuels, des acteurs associatifs, des médias etc, de développer une explication sur ce concept. « C’est une valeur de Liberté », a-t-il tenu aussi à souligner dans cette interview LCI (cf ci-dessous). La Laïcité fait l’objet d’incompréhensions et de confusions, notamment chez les jeunes, observe-t-i. Or, ce n’est pas un principe « de lutte contre les religions » mais de séparation (de l’Etat et des Eglises) et de neutralité de l’Etat et des services publics vis-à-vis de toutes les religions, principe qui favorise « la vie en harmonie, entre les croyants et les non croyants, dans un espace commun ».
Même si les Etats généraux de la Laïcité ont pu être critiqués dans leur opportunité, Jean-Philippe Moinet estime pour sa part que la future Loi « séparatisme » n’épuise pas du tout cette question, et qu’il appartient, au-delà des initiatives de l’Etat, aux acteurs de la société civile – intellectuels, observateurs, enseignants et acteurs académiques et associatifs… – de s’engager plus fortement dans une démarche de défense et de promotion de la valeur Laïcité. Qui doit réunir et non diviser la société française. Toutes les religions ont leur place et peuvent s’exprimer librement dans la société française, qui est une société démocratique qui garantit la liberté des cultes. La République assure néanmoins la neutralité de l’Etat et des services publics, ce qui induit aussi quelques devoirs de la part du citoyen, de respecter dans ce cadre ce principe de neutralité respectueux des convictions (et non croyances) de chacun(e).
(21/04/21)
