Magnifique film documentaire (Roche Productions) diffusé sur France 3 (en première diffusion, le 02/09/19 21 h), signé du réalisateur Antoine Vitkine. Grande qualité: d’images, d’archives – pour partie #ECPAD, ministère des Armées), d’écriture, de la voix off, de la sensibilité et de l’analyse de l’auteur sur une période-clé – ce 2 sept 1939, avec l’entrée en guerre de la France (après l’invasion de la Pologne), puis des mois d’attentisme en « drôle de guerre », avant un effondrement spectaculaire face à la déferlante de l’armée de l’Allemagne nazie sur notre pays. Choc qui a été une catastrophe historique pour la France , aux conséquences, comme le relève Antoine Vitkine dans ce film « 1939 », à la fois tragiques et durables.
Quand la France entre en guerre contre l’Allemagne (en noir sur cette carte), elle est persuadé de la puissance et de sa supériorité militaire. Son empire coloniale la rassure. Et la mène dans une grande illusion, ici manifestée par une campagne de mobilisation de l’opinion, très optimiste: « Nous vaincrons »…
Une mobilisation générale, qui portera le peuple français et portera beaucoup d’espoirs civiques, mais emportera beaucoup de larmes aussi pour les familles, de fait éclatées.
Les dirigeants Français ont mis beaucoup (trop) de temps pour prendre vraiment au sérieux la menace hitlérienne, pour la considérer dans sa réalité, implacable, brutale et barbare. Le pacifisme de la fin des années 30, après la tragédie de la 1ère guerre mondiale, a lourdement pesé. Et facilité l’impérialisme nazi. Le pacte germano-soviétique, en 1939, a pris en tenaille l’Est de l’Europe, dont la Pologne.
La « drôle de guerre » , c’est-à-dire l’attente durant de très long mois derrière la ligne Maginot (de septembre 1939 à mai 1940), a été très rude pour le moral des troupes françaises, puissantes grâce à l’apport de « la coloniale ». Quand et où les Allemands vont-ils attaquer ?
La déferlante de l’armée nazie – la fameuse « Blietzkrieg » (la guerre éclair) – fut terrible en Mai 40 à partir d’une percée par les Ardennes, que l’état-major Français (pourtant informé par de bons services de renseignements, le 19 mars 1940) n’a pas voulu retenir comme une hypothèse crédible. Les attaques de l’aviation allemande, notamment, ont été particulièrement meurtrières, sur les villes, les campagnes et les routes (photo) du Nord de la France. Où la panique et la déroute vont constituer un vaste exode et ébranler le pays tout entier.
Des soldats Français, désemparés.
Un peuple Français, qui fuie les zones de combat, vers le Sud.
Une armée qui ne peut que constater: sa défaite, humiliante.
C’est la chute française et le fameux Armistice . Après moins de 2 mois de combats, cet acte est signé par les dirigeants français face à des dignitaires nazis conquérants. Juin 40, la fin d’une « drôle de guerre », le début d’une terrible Occupation. Un désastre, qui marquera durablement l’Histoire et le moral de la France. Même si une petite minorité d’hommes et de femmes, écoutant l’appel du 18 Juin du Général de Gaulle, entreront en Résistance et sauveront (bien plus tard) l’honneur de la France.
Léonard TEMOIN (02/09/19)