Journaliste et essayiste, Thierry Keller, ancien militant antiraciste et cofondateur de Usbek&Rica, est de ceux et celles qui, à gauche, n’en peuvent plus des oukazes et postures de militants activistes, qui excluent avec sectarisme – et souvent bêtise – toute nuance, toute perception des réalités du monde et de la société qui ne passent pas par des slogans et les assignations forcées : aux origines, au genre, au milieu social… Dans son livre « Quand on n’ose plus rien dire, de peur de passer pour un réac », qui vient de sortir aux éditions de l’Aube, cet auteur fin et caustique sait manier à la fois les arguments de fond et l’humour de la plume pour « donner les clés et résister au ‘qu’en dira-t-on gauchiste’ qui nous tétanise trop et qui prépare le terrain à une extrême droite relookée ».
Ce livre est représentatif, peut-être, d’un début de rébellion intellectuelle d’une gauche européenne qui se sentait écrasée par une gauche radicale boursouflée, incarnée notamment par LFI – qui fait peser un climat de « terreur intellectuelle » relève cet auteur dans l’interview vidéo ci-dessous – et un courant « wokiste » qui ont lâché outrances et démesure. « Je n’ai pas voulu écrire un livre tiède, explique-t-il. Ces nouveaux directeurs de conscience, supposément issus de notre ‘camp’ qui nous disent quoi penser et quoi dire, ne doivent plus nous intimider. Il y a quelque chose de louche au royaume des bonnes intentions. De dangereux. Plutôt que de ‘wokisme’, j’ai préféré parler de gauchisme. Une salade idéologique que Lénine qualifiait il y a plus d’un siècle de ‘maladie infantile’… » Thierry Keller prolonge ici son raisonnement, il répond aux questions de La Revue Civique.
« J’en avais marre de me taire… » or, la mouvance LFI fait peser « une terreur intellectuelle »
Et l’humour, n’est-il pas aussi une bonne arme pour déconstruire les postures d’extrême gauche, et d’extrême droite ? La réponse de Thierry Keller ici
(3/05/2024)