Prolonger le 8 mai

Prolonger le 8 mai

– RÉCONCILIATION ou union nationale, le 8 Mai a été une belle illustration, sans doute passagère, de ce que les institutions de la République et l’histoire peuvent donner de mieux. Hauteur de vue, image de dignité, sens de la symbolique : le Président sortant et le Président nouvellement élu se sont réunis, côte-à-côte pour la première fois place de l’Étoile, pour célébrer la fin de la Deuxième Guerre mondiale et honorer les millions de morts qui en ont été victimes.

– L’ESPRIT d’unité nationale peut-il, et doit-il, perdurer pour d’autres causes ? Assurément pour ce qui attend notre pays dans le domaine économique : la crise, dont on va vite voir qu’elle ne peut être surmontée par de simples postures idéologiques ou quelques slogans de campagne.  Ce qui sera nécessaire pour en sortir, par le haut, c’est un esprit de responsabilité, autant individuelle que collective.

– UN ESPRIT CIVIQUE, en somme. Qui ne peut que transcender les petites frontières partisanes, qui vont pourtant faire les délices des tractations précédant et accompagnant la nouvelle campagne électorale (des législatives cette fois). C’est la vie démocratique, nécessairement faite de confrontations : les grandes (sur les idées, les projets), et les petites (sur les personnes, les ambitions). Que ce soit pour surmonter la crise économique et financière qui secoue l’Europe sans attendre le verdict des urnes ou que ce soit pour conforter les valeurs de la République qui, l’espace d’une campagne printanière et de quelques offensives venant des extrêmes, peuvent toujours vaciller, espérons que l’esprit de cohésion sur l’essentiel, qui manque parfois à notre culture individualiste et protestataire, l’emporte sur l’esprit de division. Prolonger le 8 Mai plusieurs semaines est sans doute un vœu pieux.  Même si les circonstances devraient pourtant nous y inviter et permettre d’y croire, juste un peu…

Jean-Philippe MOINET, fondateur et directeur de LA REVUE CIVIQUE
(le 10 mai 2012)

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