Le Royaume Uni quitte l’Europe : vives recommandations pour éviter la dislocation (par l’institut Montaigne)

Le référendum négatif des britanniques, faisant le choix de quitter l’Union Européenne, constitue un choc politique. Les conséquences du départ de ce qui était un grand Etat membre de l’Union seront sans doute à la fois nombreuses, lourdes et incertaines dans leur contour. Allons-nous assister à un délitement de l’idée même de solidarité européenne, avec des risques de fractures nouvelles et fortes entre Etats du continent européen ? Ou, au contraire, à un sursaut des Etats-membres, qui seront d’autant plus désireux d’afficher une unité sur l’essentiel, qu’un grand Etat vient de quitter « la famille » ? Après ce référendum historique, et même si ce référendum ne tend à verser dans l’optimisme, des voix mobilisatrices se font entendre pour ceux qui croient encore en l’idéal européen et à l’intérêt de renforcer, revitaliser même, une solidarité active entre les Etats et les citoyens d’un même continent.

Avec d’autres, mais de manière vigoureuse à l’égard des britanniques, l’institut Montaigne estime que ce référendum « doit être un électrochoc pour tous ceux qui souhaitent continuer à faire progresser » le projet européen. Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, et Henri de Castries, président de l’Institut Montaigne, soulignent les recommandations formulées (ci-dessous), issues de la note « Bremain ou Brexit : Europe, prépare ton avenir » (lien en bas d’article). Ils appelent les responsables politiques français et européens à déployer sans délai une action ferme et coordonnée pour apporter une réponse résolue et coordonnée en faveur de l’Europe.

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« L’article 50 doit être actionné dès le Conseil européen de mardi prochain. La position européenne doit être aussi claire que l’est le résultat du référendum : pas de présidence (britannique) de l’Union européenne en 2017, les eurodéputés (britanniques) ne doivent plus siéger au Parlement européen et le Commissaire britannique doit être rappelé. Il doit en aller de même pour les fonctionnaires britanniques à la Commission. » déclare Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne. Voici les cinq recommandations de l’institut Montaigne, sur cet enjeu majeur :

« BREXIT : CINQ RECOMMENDATIONS POUR EVITER LA DISLOCATION DE L’EUROPE »

1 « Les dirigeants européens doivent immédiatement affirmer, ensemble, leur volonté de poursuivre la construction européenne. Ils doivent définir au plus vite une feuille de route précise pour les prochains mois, afin de dissiper les incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur l’avenir de l’Union européenne »

2 « Il serait précieux que le Président français et de la Chancelière allemande, ainsi que tous les dirigeants européens qui le souhaiteraient, interviennent conjointement et publiquement dans la foulée du scrutin. Cette déclaration commune prendrait d’abord acte de la sortie du Royaume-Uni et demanderait aux dirigeants britanniques d’en tirer immédiatement toutes les conséquences. En effet, l’Europe ne devrait en aucun cas se laisser dicter son agenda par un pays choisissant de la quitter »

3 « Le gouvernement britannique doit prendre acte de la volonté des citoyens britanniques en décidant d’une mise en réserve des eurodéputés britanniques, des fonctionnaires des institutions européennes et du Commissaire européen britannique. Il serait en outre inenvisageable que le Royaume-Uni assure la présidence de l’Union européenne qui doit lui échoir pour le deuxième semestre 2017 ».

4 « Les dirigeants européens doivent définir sans délai la durée, le contenu ainsi que les différentes étapes des négociations qui s’ouvriront avec le Royaume-Uni. Fixer clairement ce cadre est une condition indispensable pour éviter que des divisions entre les Etats membres n’empêchent l’Union européenne de faire prévaloir pleinement ses intérêts »

5 « L’Union européenne et les Etats membres qui la composent ne devront pas accorder au Royaume-Uni un statut plus favorable que celui des pays non membres de l’Union européenne et membre de l’Espace économique européen. Il faut ainsi rappeler qu’il n’est pas de statut plus profitable à un Etat que celui de membre de l’Union européenne ».

L’intégralité de l’étude de l’institut Montaigne ici

"Une du journal Le Monde, après le choc d'un Brexit aux conséquences multiples"

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