La sécurité en Europe : une urgence politique (par « Notre Europe », l’institut Jacques Delors)

Assurer la sécurité de l’Union européenne n’est plus une question technique qui appelle de simples ajustements bureaucratiques. C’est le défi politique majeur des Européens, proclamait avant les attentats de Bruxelles (début mars 2016), dans une tribune collective « Notre Europe – l’institut Jacques Delors » (cf les liens ci-dessous vers cette tribune). L’instabilité du voisinage a désormais des répercussions profondes sur l’ensemble de l’Union européenne. « Il n’est plus d’État membre qui puisse se penser à l’abri d’attaques terroristes, relèvaient les co-signataires de ce texte, « ou se penser affranchi de devoir apporter une réponse opérationnelle responsable à l’afflux de réfugiés. » Les mesures unilatérales des États membres ne peuvent suffire face à l’ampleur des défis. C’était le constat, tiré comme un signal d’alarme. Et qui a pris tout son sens, après les attentats de Bruxelles. 

La Haute Représentante Federica Mogherini présentera une nouvelle « stratégie globale de l’UE pour la politique extérieure et la sécurité » en juin 2016, évoque ce texte, qui prévient : « l’ambition de cette refonte stratégique risque néanmoins d’être d’autant plus diluée pour faciliter des compromis politiques que l’on attend le résultat du référendum britannique sur la sortie de l’UE le 23 juin et la présentation du nouveau concept stratégique de l’OTAN en juillet ». Dans cette tribune, intitulée « La sécurité de l’UE : une urgence politique », Jacques Delors, Pascal Lamy, António Vitorino, Eneko Landaburu, Elisabeth Guigou, Etienne Davignon, Nicole Gnesotto, Philippe de Schoutheete, Elvire Fabry et Nicole Koenig, appellent donc les capitales européennes à faire preuve de volonté politique commune en hiérarchisant leurs priorités à court et moyen terme et en prenant des initiatives politiques concrètes qui, coordonnées au sein d’une approche globale, visent à :

1. Étendre la solidarité dans la lutte contre Daech ;
2. Développer une stratégie de moyen-terme pour la Syrie ;
3. Rester fermes et unis « vis-à-vis de et avec » la Russie ;
4. Répondre à la crise migratoire en toute urgence ;
5. Approfondir et étendre la coopération en matière de sécurité.

►Le texte intégral de cette tribune en Français
►Le texte intégral de cette tribune en Anglais