Alors que l’administration américaine a souligné à maintes reprises, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, sa volonté de se désengager de la défense de l’Europe, l’OTAN (qui réunit 32 pays) poursuit ses exercices. Dans le cadre de « Defender 25 », conduit par le Commandement des forces américaines en Europe (USAREUR) souligne le ministère français des Armées, un détachement d’infanterie parachutiste français a été engagé en mai dans « Swift Response », l’une des trois phases majeures de cette opération. Organisé, indique le ministère français, « dans le cadre de la posture de dissuasion et de défense de l’Otan », cet exercice vise – en protection de ce pays balte et à l’adresse de la Russie menaçante – « à démontrer la capacité des forces alliées à réagir rapidement à une crise, à travers une force aéroportée multinationale, interopérable et projetable ». La Revue Civique reprend ici la présentation de cet exercice par le ministère des Armées.
Opération en Lituanie : entrée en premier et combat interallié
Du 12 au 26 mai 2025, 1 650 parachutistes issus de cinq nations ont été déployés dans les zones d’entraînement de Pabradé et de Gaiziunai, en Lituanie. Cette manœuvre, qualifiée de Joint Forcible Entry (JFE), a mobilisé (ces effectifs et dans cette répartition de nationalités):
- 1 100 militaires américains de la 173rd Airborne Brigade ;
- 270 soldats allemands ;
- 145 parachutistes italiens ;
- 100 soldats d’infanterie parachutiste français, appuyés par des éléments du génie parachutiste et des commandos du groupe commando parachutiste ;
- 80 militaires néerlandais.
Un total de 22 aéronefs de cinq nations ont été mis en œuvre pour la réalisation des sauts et du soutien aérien. L’opération s’est déroulée en coordination avec l’exercice national lituanien Iron Wolf (loup de fer) renforçant l’intégration avec les forces locales.
Déroulé tactique et entraînements conjoints
Après un déploiement échelonné à partir du 7 mai depuis la Corse jusqu’en Allemagne, puis en Lituanie, les forces françaises ont mené, le 15 mai, une infiltration sous voile sur la zone de saut de Rukla, suivie d’un largage de masse de nos parachutistes le 16 mai impliquant l’ensemble des forces alliées. Sous commandement américain, les unités françaises ont ensuite été engagées dans une progression offensive vers leur objectif, ponctuée par plusieurs contacts avec la force adverse lituanienne.
Du 17 au 18 mai, les sections françaises ont été héliportées vers la zone de Pabradé par hélicoptères allemands (NH90 et CH-53), où elles ont mené des opérations de reconnaissance, de sécurisation et de préparation défensive dans le cadre de la séquence en zone urbaine. Les 19 et 21 mai, les combats simulés ont débuté dans le village de Pabradé, avec deux assauts successifs des forces américaines contre les positions françaises le premier jour et 3 assauts lors de la deuxième phase de l’entraînement. L’arbitrage a été conduit par les observateurs américains depuis un poste de commandement avancé. Les unités françaises ont démontré leur expertise tant dans la conduite du combat rapproché, l’emploi des drones, les techniques de piégeage que dans la mise en place de caches, le creusement de tranchées ou encore l’appui mortier.
Au sein de l’exercice Defender 25, ces manœuvres, a tenu à indiquer le ministère français des Armées, s’inscrivent dans une volonté partagée par les États-Unis, la France et leurs alliés de garantir une capacité de réaction rapide, crédible et déterminée sur le flanc Est de l’Europe.
(7/06/25)
