- En ce qui concerne les anciens Présidents, un sondage BVA (réalisé pour Sciences Po, L’Obs et France Inter), indique que pour une très large majorité de Français (74%) Charles de Gaulle est la personnalité politique la plus marquante de la Vème République , devant François Mitterrand (49%) et Jacques Chirac (32%).
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La Vème République, un régime « présidentialiste » à faire évoluer, en rééquilibrant le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, interroge l’institut BVA ?
- Les Français apparaissent très partagés sur le fonctionnement des institutions nationales : 49% trouvent qu’elles fonctionnent bien, 50% qu’elles fonctionnent mal.
- Une inflexion est mesurée, depuis 2017, concernant le souhait de réforme en profondeur des institutions : 46% des Français souhaitent une réforme en profondeur (- 13 pts), 47% une adaptation sans transformation radicale (+ 15 pts), 6% un maintien en l’état (stable).
- 53% des Français se disent favorables, d’après cette étude BVA, à la mise en place d’une VIème République (synonyme sans doute d’une rénovation complète), 51% à la suppression du Sénat alors que seuls 29% seraient favorables à la suppression du poste de Premier ministre (proposé récemment par François Hollande).
Emmanuel Macron et un exercice jugé excessivement centralisé et personnel ?
– Les résultats complets de l’étude d’opinion BVA pour Sciences Po, L’Obs et France Inter
Un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info relève un attachement mitigé des Français concernant les apports de la Vème République. Les plus attachés se trouvent parmi les sympathisants de LR et de la République en Marche, tandis que les plus critiques se trouvent chez les sympathisants du RN de Marine Le Pen et de FI de Jean-Luc Mélenchon. Le système présidentiel couplé au mode de scrutin majoritaire, qui réduit la représentation parlementaire des oppositions, expliquent sans doute cette opinion partagée sur la Vème République.
– L’article d’Europe 1 sur le sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info
L.T.
( octobre 2018 )
Le soixantième anniversaire de la Vème République a été l’occasion de commémorations, de réflexions et de débats sur un système constitutionnel qui a fait ses preuves, au-delà de toutes les alternances et turbulences politiques, en terme de stabilité pour les institutions en tout cas.
En 1958, les concepteurs de la Vème République, autour du Général de Gaulle, souhaitaient sortir des instabilités chroniques de la IVème République, dont les Gouvernements ne bénéficiaient d’une durée d’action, en moyenne, que de 6 mois ! Avec l’instauration en 1962, par référendum, de l’élection au suffrage universel direct du Président de la République, le système politique français a été encore plus marqué par la primauté du chef de l’Etat, irresponsable devant le Parlement (seul le Premier ministre peut être soumis à la question de la responsabilité de son gouvernement par l’Assemblée Nationale), doté de pouvoirs supérieurs, fondés sur la légitimité du suffrage populaire, qui fait de l’hôte de l’Elysée un « hyper-président ».
Chaque Président (il y en eut 8 depuis 1958) a bien sûr imprimé sa marque, avec son style propre et sa conception particulière du pouvoir. De François Mitterrand à François Hollande – qui a voulu être, un moment, un Président « normal » – de Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, dont l’étiquette de présidence « jupitérienne » a été accolé rapidement après sa prise de fonction au printemps 2017, les nuances sont certaines, en terme de gouvernance et de méthode dans l’exercice du pouvoir. Un exercice qui a d’ailleurs pu évoluer fortement au cours des mandats assurés par chacun des Présidents. En fonction des circonstances aussi.
Comment l’opinion publique juge-t-elle cette Vème République et quelle perception a-t-elle des diverses présidence ?