Dans son édito en matinale de France Inter (du 12/04), Thomas Legrand, à partir du sondage Ipsos pour France Inter, évoquait le carré de tête (Macron, Le Pen, Mélenchon, Fillon), la mécanique des frustrations probables liée au système institutionnel de la Vème République et son syndrome de « l’homme providentiel », voulu par le Général de Gaulle, mais qui paraît très décalé aujourd’hui. Chacun des quatre protagonistes en compétition est « chef de sa chapelle » et devra passer, d’environ 20% à plus de 50% des voix dans accord préalable, négocié dans la durée. Se posera alors la question du rassemblement bien au-delà de son camp…
« Lors des précédentes élections, on pouvait classer les candidats en deux familles, droite et gauche, commente-t-il (…) le pouvoir se distribuant alternativement entre les deux blocs. Cette année, les 4 candidats qui peuvent espérer devenir président sont chef de leur chapelle, une chapelle indépendante des trois autres. Le rassemblement de l’entre deux tour se fera alors par défaut ou par rejet (…) Aucun candidat ne dépasse 24 % et celui qui sera élu devra donc passer en deux semaines d’une petite vingtaine de pour cents à plus de 50 % sans faire aucun accord politique. Rien que sur sa personne ou sur le rejet de l’autre. Ce n’est peut-être pas tant la cinquième République qui est en cause mais le mode d’élection du président établi en 1962, taillé pour De Gaulle, un personnage hors normes, dans une situation de décolonisation délicate, à la sortie de la guerre d’Algérie ! Cette élection, aujourd’hui, infantilise les citoyens, les transforme en fans plus qu’en acteurs de débats politiques. Tout le monde reconnaît et dénonce ces dérives, cette mystique anachronique du grand homme ».
► L’intégralité de l’édito de Thomas Legrand sur le sondage Ipos, le carré, des frustrations