Anne-Marie Idrac souligne l’enjeu de « protection » pour le futur débat européen (vidéo #RevueCivique)

L’ancien Ministre (du Commerce Extérieur, des Transports) Anne-Marie Idrac était l’invitée d’un petit déjeuner de rencontre-débats, organisé récemment à Paris par La Revue Civique avec We Agency (que préside Stéphane Billiet).

L’occasion de faire un tour d’horizon de l’actualité, notamment européenne, cette personnalité ayant été aussi Présidente du Mouvement Européen-France. A ses yeux, pour une série de raisons convergentes, « jamais nous avons eu autant besoin d’Europe, face à des dangers », que ceux-ci relèvent de l’Environnement ou de l’économie, de la Sécurité ou de la Défense.

Elle se disait alors (novembre dernier) « assez réservée » sur le clivage qui opposerait « les progressistes » et « les nationalistes », dans la mesure où, observe-t-elle, « le progressisme n’a pas forcément le vent en poupe en Europe actuellement ». Elle souligne « le besoin d’enracinement et de protection » aujourd’hui en France et en Europe, et s’en explique dans cette courte vidéo, réalisée à l’issue de ce moment de réflexion partagée, en réponse aux questions du Directeur de La Revue Civique, Jean-Philippe Moinet :

A ses yeux, notamment en perspective de la campagne des élections européennes, c’est le thème de « L’Europe qui protège et agit » qui doit être privilégié. D’une certaine manière, confie-t-elle, « les Européens sont aidés par MM. Trump et Poutine ». Elle relève que Mme Angela Merkel a pour la première fois employé l’expression d' »armée européenne », dont l’organisation est souhaitée par le Président de la République, Emmanuel Macron. Pour Anne-Marie Idrac, si cet objectif est souhaitable dans ses principes il n’est sans doute pas réalisable dans un court terme. Elle estime que des efforts doivent d’abord être accomplis, en première étape, pour consolider une politique étrangère commune de l’Europe: « la Défense européenne n’est que l’outil d’une politique étrangère qui fixe l’axe stratégique ». Et de regretter qu’au niveau européen « on ne parle pas assez de l’Afrique », de développement et de coopération avec ce Continent.

Par ailleurs, lors du même petit déjeuner avec La Revue Civique, Anne-Marie Idrac a précisé les champs d’action de sa mission de « Haut responsable de la stratégie nationale pour le véhicule autonome ». Evoquant en ce domaine trois grands volets – « la sécurité » (routière, et des véhicules autonomes) ; la « progressivité » (dans la mise en service de ces véhicules, dans les années 2020, 21 et 22) ; « l’acceptabilité » aussi (en matière de responsabilité et d’éthique notamment), elle a précisé quelques unes des discussions qu’elle mène, au niveau européen et international, sur cet enjeu d’avenir. Notamment avec les grands opérateurs du numérique.

(novembre 2018)