#Elections et #democratie. Sur TV5 Monde, chaîne de la francophonie qui associe la France à d’autres pays (comme le Canada, la Belgique, la Suisse…), le directeur de la Revue Civique Jean-Philippe Moinet, qui est aussi été grand reporter (du Figaro), évoque l’enjeu des premières élections – législatives – organisées au Qatar: amorce et limites d’une démocratisation, dans la mesure, a-t-il souligné, où les élections constituent un élément constitutif certes nécessaire mais insuffisant pour l’instauration d’une démocratie. Dans cet entretien, JP Moinet évoque aussi, en rappelant l’exemple récent des élections au Maroc, le lien qui peut être établi dans certains cas – notamment par le droit de vote des femmes – entre les élections libres et le rejet de l’islamisme, conservateur ou radical. VIDEO ici :
Le directeur de La Revue Civique évoque quelques restrictions au vote lors de ces élections législatives au Qatar: le corps électoral ne comprend pas l’ensemble des Qatariens de nationalité (sachant que plus de 80% des habitants de ce pays sont étrangers) et l’interdiction du multipartisme (ce qui n’est pas le cas dans un pays arabe comme le Maroc). Les candidat(e)s à ces élections qatariennes le sont « sans étiquette », sur la base individuelle ou d’une filiation, familiale ou tribale. Jean-Philippe Moinet souligne que les pouvoirs du Parlement, pour la première fois élu (30 sièges sur 45), dispose néanmoins d’un pouvoir législatif (pas seulement consultatif) et de contrôle de l’exécutif; même si le Gouvernement est directement l’émanation du choix de l’Emir de ce pays du Golfe.
Cette amorce de démocratisation s’explique aussi par une volonté de cet Etat de tenter de redorer son blason, notamment en vue de l’organisation (contestée) de la future Coupe du monde de football et compte tenu aussi d’un rôle que ce pays compte aussi jouer, d’un point de vue géopolitique entre l’Europe et l’Asie, après le chaos qui a frappé l’Afghanistan avec la prise du pouvoir des Taliban.
(04/10/21)