La pianiste Anna Kavalerova, une vie nouvelle à Paris et la musique en rempart contre la violence et les guerres

Jeune pianiste de grand talent et d’une renommée internationale naissante, Anna Kavalerova, née à Moscou, a vécu une dizaine d’années à Tel Aviv en Israël, avant de décider, début 2022 (juste avant la guerre lancée par l’armée de Poutine contre l’Ukraine) de vivre à Paris. La France l’a attirée pour « la densité et le partage de la Culture », pour « l’esthétique de la vie quotidienne », à Paris particulièrement, même si, confie-t-elle dans cette petite vidéo, elle « souffre » des fracas de la guerre et des violences qui rendent parfois très difficile de se concentrer sur sa musique et son travail.

Avec son Français encore en apprentissage, celle qui est titulaire de nombreux Prix qui saluent son très haut niveau d’interprète, nous explique en quoi il est important pour elle de dépasser les difficultés, la musique et les arts formant cet irremplaçable langue sans frontières qui permet de mieux résister aux violences et aux intolérances.

« Je souffre des violences et des guerres mais la musique et les arts offrent beaucoup d’espoir » nous dit dans cette touchante vidéo Anna Kavalerova, pianiste de grand talent, venue en 2022 vivre en France.

Anna Kavalerova trouve aussi dans ses relations avec le public et en particulier avec ses élèves, une grande source de réconfort. Dans des dialogues qui lui font du bien, explique-t-elle, une série de questions lui sont posées par ses jeunes élèves, qui sont des chemins permettant de dépasser les peurs, les angoisses, les incompréhensions, dans un contexte où les pires intolérances déferlent, sur les réseaux sociaux notamment. Dans son Panthéon personnelle, elle place de nombreux grands artistes de tous horizons, qui traversent le temps jusqu’à nous. Par exemple, le compositeur Beethoven, « dont l’imagination était en extraordinaire avance sur son temps; il avait le courage de l’innovation », le peintre Matisse, « aux couleurs claires et à la liberté des formes », l’auteur tchèque Rilke avec sa « Lettre à un jeune poète » et « la poésie russe, en abondance ».

Elle aime la France, pour « ses proportions », la proximité et le concentré de ses beautés culturelles disponibles en peu d’espace, explique-t-elle. Même si elle a pu observer que certains Français « oublient parfois les problèmes du monde et que des personnes peuvent souffrir de problèmes vitaux », elle est reconnaissante de l’accueil qui a pu lui être manifesté en France, elle la Russe venue d’Israël en résidence d’artiste.

En concert pour les Droits de l’Homme

avec l’association « Memorial » et la Mairie de Paris

Elle trouve en France l’expression de cette « langue universelle » qu’est la musique ainsi que l’espace d’expression pour ses idées et ses convictions. Par exemple quand, récemment, elle a particulièrement tenu à participer à un concert organisé dans la capitale, par la Mairie de Paris et la l’association « Memorial », qui oeuvre pour la promotion des droits de l’Homme et de la vérité historique en Russie, association exemplaire qui, pour cette raison, a durement subi, à Moscou, les mesures d’oppression et de répression ordonnées par le régime de Poutine.

La pianiste Anna Kavalerova ne veut pas désespérer de la terrible et brutale réalité des dictatures et de toutes les violences contemporaines liées aux guerres. Comme beaucoup d’artistes, elle puise dans l’art des forces incroyables d’espoir, d’ouverture et de vie.

JPM (15/10/2024)

L’artiste Anna Kavalerova cite Rachmaninoff, qui avait rencontré des personnes au talent brillant, qui « apprennent comment vivre le présent et sourire si bien qu’on ne peut jamais deviner ce qu’il y a derrière ». Compte Instagram : anna_kavalerova_piano
Crédit photos : Rens Lipsius et Anna Denisova

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