Porte-parole de la Gendarmerie nationale, la Colonelle Marie-Laure Pezant répond ici aux questions de La Revue Civique, d’abord sur les missions prioritaires des gendarmes en France. « Innover » est un mot que la porte-parole met en avant: « s’adapter aux nouvelles technologies, aux nouveaux besoins de la société aussi », est l’un des priorités de la Gendarmerie nationale, nous explique-t-elle, cela passe notamment par le développement de nouveaux services numériques et « la lutte contre tous types de délinquance », qu’il s’agisse de la grande délinquance aux ramifications parfois internationales ou d’une délinquance « du quotidien », celle qui entrave la tranquillité publique. L’entretien vidéo :
La Colonelle Pezant insiste aussi sur la « prévention » et l’importance pour les gendarmes d’être « intégré dans la population ». Cela est la résultante d’une série de bonnes pratiques, de la « présence sur la voix publique » notamment, une capacité d’échanger avec la population et d’établir une relation de confiance dans la durée. Une manière de dissuader une série d’actes de déliquance.
La porte-parole en vient à évoquer les raisons du sentiment de proximité qu’ont les Français à l’égard des gendarmes, davantage peut-être que d’autres services de sécurité publique. Plusieurs raisons à cela, évoquée dans cette deuxième vidéo. Le gendarme est vu comme respectueux, il est donc en retour particulièrement respecté: l’ancrage territorial y est pour quelque chose ainsi que le statut militaire des gendarmes, qui induit par exemple une disponibilité totale en périodes de crise et de nécessaire mobilisation. L’entretien vidéo :
Les raisons du sentiment de proximité des Français avec les gendarmes
La Gendarmerie nationale est particulièrement mobilisée (et formée) en matière de Cybersécurité. L’objectif est de porter à 9 000 le nombre des « cyber-enquêteurs » (et enquêtrices) à la fin de l’année 2023 et début de l’année 2024, cet effort permettant « d’entrer dans le dark web », ces nouveaux lieux numériques où la criminalité opère. L’objectif est d’avoir au moins un référent « Cybersécurité » dans chacune des 3 100 brigades de Gendarmerie implantées sur le territoire français. Une coordination est aussi organisée avec les services des Armées concernant les risques, et les réalités, des ingérences étrangères sur notre territoire.
La Gendarmerie nationale déploie des efforts particuliers aussi pour agir rapidement et « en mobilité » sur les territoires, là ou la délinquance sévit, en développant sur le terrain une capacité à actionner toutes les procédures nécessaires, par exemple en utilisant des ordinateurs portables spécifiques – nommés « Ubiquity » – offrant la capacité aux brigades d’agir « hors les murs ». Les effectifs ont aussi été renforcés. 200 brigades doivent dans les mois qui viennent se surajouter aux 3 100 existantes, ainsi que 7 escadrons de gendarmes mobiles. Rappelons que, pendant les émeutes urbaines du début de l’été 2023, environ 25 000 gendarmes ont été engagés pour rétablir l’ordre, la Gendarmerie ayant une capacité particulière de montée en puissance et de donner aussi un caractère offensif à l’action judiciaire quand la situation l’exige.
En matière de prévention, la Gendarmerie mène aussi, tout au long de l’année, une série d’actions pédagogiques en direction des jeunes, qu’il s’agisse d’actions destinées à de nouveaux recrutements, dans les catégories sociales les plus variés, ou qu’il s’agisse de rencontres proposées dans les établissements scolaires, notamment pour mieux lutter contre le cyberharcelement sur les réseaux sociaux ou encore pour des actions de sensibilisation en matière de sécurité routière.
(26/09/23)
Le site de la Gendarmerie nationale