L’Institut Montaigne analyse l’enjeu devenu majeur des primaires (pour la droite et du centre; comme pour la gauche, socialiste et écologiste) par cet entretien avec Olivier Duhamel, politologue, président de la Fondation nationale des Sciences politiques et co-auteur de l’ouvrage « Les primaires pour les nuls » édité avec cet institut. Dans ses réponses, ce politologue a essayé de contrer les arguments de ceux qui considèrent que la participation d’électeurs de gauche pouvait en fausser les résultats de la primaire de la droite et du centre car « cette influence sera marginale ». Si seulement 10% des électeurs de gauche déclarent qu’ils iront voter, « ils seront encore moins à passer effectivement à l’acte » estime t-il. En tout cas, pour lui, cette circonstance ne détourne pas les primaires de leur vocation initiale, elles constituent à ses yeux un pouvoir supplémentaire octroyé au citoyen qui est « libre de l’exercer comme il l’entend ». Mieux encore : « les citoyens peuvent choisir le candidat qu’ils souhaitent voir figurer au premier tour de l’élection présidentielle », ce qui est bien « l’ambition majeure des primaires ».
Interrogé sur la possibilité que les primaires soient mieux encadrées par le législateur, Duhamel soutient que « leur succès réside [en fait] dans l’autonomie qui est laissée à leurs organisateurs », même s’il recommande « qu’une Haute Autorité indépendante soit constitué dans le but de garantir l’honnêteté et la transparence du dispositif ».
(octobre 2016)
► L’entretien complet avec Olivier Duhamel
► Les primaires pour les nuls (par Olivier Duhamel, avril 2016)